Les homos et trans victimes de discriminations surtout dans le cadre familial
Publié le 07/12/2023 à 17:34 - Édité le 07/12/2023 à 18:26Les homosexuels et les personnes transgenres sont confrontés à des discriminations et violences souvent ignorées, surtout lorsqu'elles surviennent au sein de la famille. Selon un rapport de SOS Homophobie, en 2022 en France, parmi 1 200 cas de discriminations et violences envers des homosexuels et trans, 177 ont eu lieu dans le cercle familial. Ces chiffres, bien que significatifs, ne représentent qu'une fraction des incidents réels, beaucoup n'étant pas déclarés ou reconnus.
Ce rapport met en évidence une réalité alarmante : 77 % des victimes de leurs proches signalent des comportements de rejet, 33 % subissent des insultes et 28 % sont victimes de harcèlement. Ces chiffres illustrent le manque de compréhension et d'acceptation des proches envers les membres LGBT+ de leur famille.
Les adolescents homosexuels et trans sont particulièrement exposés à ces réactions violentes. Le coming-out entraîne souvent une crise familiale, où certains parents, ne parvenant pas à accepter l'orientation sexuelle ou l'identité de genre de leur enfant, adoptent des comportements hostiles. Ces réactions peuvent aller de la privation de libertés, comme l'interdiction de voir des partenaires ou l'accès limité à certaines ressources, à des menaces et du chantage.
Des violences qui perdurent à l'âge adulte
Le rapport souligne que ces épisodes de violence et de rejet ne se limitent pas à l'adolescence. De nombreux adultes LGBT+ continuent de subir de telles discriminations de la part de leurs familles, les plaçant face à un choix douloureux : continuer à fréquenter des proches abusifs ou se couper de leur soutien.
Ces données dévoilent une autre facette des discriminations liées à l’orientation sexuelle et à l'identité de genre, souvent cachées dans l'intimité des foyers. Elles révèlent une réalité douloureuse où les personnes LGBT+ sont contraintes de naviguer entre l'acceptation de soi et le rejet familial.
Les formes de LGBTIphobies en milieu familial sont diverses et vont du rejet pur et simple à des agressions physiques, en passant par le harcèlement et l'outing forcé. Ces actes ont des répercussions profondes sur la santé mentale et le bien-être des personnes LGBT+, les isolant souvent et les poussant parfois à des extrêmes pour échapper à cette toxicité.
La sphère privée, souvent perçue comme un refuge, peut se transformer en un espace oppressif pour les personnes LGBT+. Ces expériences de rejet et de discrimination au sein de la famille sont aussi dommageables, voire plus, que des violences physiques extérieures. Elles remettent en question le concept même de famille comme lieu de sécurité et d'amour inconditionnel.
Certes, l'homosexualité est de mieux en mieux acceptée dans notre société, et la visibilité croissante des actes homophobes est un signe de cette évolution. Néanmoins, ces données révèlent qu'il reste encore un long chemin à parcourir pour atteindre une acceptation et une compréhension totales de la diversité des orientations sexuelles et des identités de genre, particulièrement au sein des familles.
Résumé des chiffres
- 1 200 cas de discriminations et violences à l’égard d’homosexuels et trans recueillis par SOS Homophobie en 2022 en France.
- 177 cas se sont produits au sein de la famille ou de l’entourage proche.
- 77 % des victimes de leurs proches signalent des comportements de rejet.
- 33 % des victimes subissent des insultes.
- 28 % se disent victimes de harcèlement.
- Des formes de privation de libertés imposées par certains parents après le coming-out de l’enfant.
- Près de la moitié des témoignages proviennent d’adultes de plus de 25 ans.
- Formes de LGBTIphobies commises par la famille ou l'entourage proche :
- Rejet : 77 %
- Insultes : 33 %
- Harcèlement : 28 %
- Menaces : 19 %
- Agressions physiques : 19 %
- Outing* : 8 %
- Diffamation : 6 %
- Dégradations, vols : 6 %
- Sexualisation** : 5 %
- Inaction de la part d'un témoin d'une agression : 5 %
- Discrimination : 3 %
- Traquenard : 3 %
- Amalgame avec la pédocriminalité : 3 %
- Invisibilisation : 2 %
- Agression sexuelle : 2 %
- Licenciement : 1 %
*Outing : révéler l'orientation sexuelle d'une personne sans son accord. **Sexualisation : proposition ou remarque réduisant la victime à sa sexualité.
Source : SOS homophobie, Rapport sur l'homophobie 2023 – Données 2022 – © Observatoire des inégalités
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