États-Unis : Augmentation des plaintes face aux législations contre les personnes transgenres
Publié le 08/11/2023 à 05:32 - Édité le 08/11/2023 à 05:35Des législations restrictives face à la diversité de genre
Des individus transgenres de Caroline du Nord et du Montana montent au créneau pour remettre en question des dispositifs législatifs récents qui semblent cibler directement la communauté LGBT+. En Caroline du Nord, un conflit judiciaire a été initié par la famille d'un adolescent transgenre contre les autorités sanitaires locales. La raison de leur ire ? Des mesures qui pourraient imposer à leur enfant une puberté qu'ils jugent inappropriée à son identité de genre.
Cette démarche s'appuie sur une affirmation forte : ces restrictions, selon la famille, transgresseraient la clause d’égalité de protection du 14e amendement de la Constitution américaine, en refusant l'accès aux soins affirmant le genre. Plus largement, cette situation porterait préjudice au droit fondamental des parents à veiller à la santé de leurs enfants.
Parallèlement, une autre action en justice a lieu dans l'État du Montana, où des individus transgenres et non binaires s'opposent à une loi définissant le sexe de manière exclusivement binaire. Ils dénoncent une négation de leur existence et une violation de leurs droits constitutionnels à l'égalité, la vie privée et la liberté d'expression.
La contre-attaque juridique
Ces plaintes suivent les traces d'autres contestations qui ont réussi à contrecarrer des initiatives semblables dans divers États dirigés par des Républicains. Des législations ont été introduites dans pas moins de 22 États, imposant des restrictions drastiques sur les soins pour les jeunes transgenres. Les réactions juridiques à ces mesures ont eu des résultats variables.
Cependant, des succès notables ont été enregistrés, comme en Arkansas où un juge fédéral a abrogé une interdiction similaire. Ces victoires dressent une voie prometteuse pour les contestations en Caroline du Nord et ailleurs.
En Caroline du Nord, la situation s'est tendue lorsque l'Assemblée générale, à majorité républicaine, a renversé le veto du gouverneur démocrate, mettant en place une loi qui interdit aux professionnels de santé de proposer des soins de transition de genre aux moins de 18 ans. Des nuances existent néanmoins, comme pour les mineurs ayant entamé leur traitement avant le 1er août, qui peuvent poursuivre leur parcours thérapeutique sous certaines conditions.
Côté Montana, la nouvelle loi est critiquée pour son potentiel discriminatoire envers les individus non binaires, en ne reconnaissant pas la diversité culturelle et identitaire inhérente à ces populations.
Enjeux et perspectives
Les organisations telles que Lambda Legal et le National Health Law Program envisagent de réclamer une injonction préliminaire pour faire obstacle à l'application de ces lois, tandis que les débats nationaux autour des droits des personnes transgenres s'intensifient. L'écho de ces luttes résonne au-delà des frontières de l'État, mettant en lumière la nécessité de reconnaître la légitimité et la nécessité médicale des soins d’affirmation de genre, telle que défendue par des institutions comme l’American Academy of Pediatrics et l’Endocrine Society.
Ces traitements, essentiels au bien-être des jeunes trans, comprennent des interventions hormonales généralement recommandées pour harmoniser l'apparence physique avec l'identité de genre ressentie, une démarche cruciale pour éviter des traumatismes profonds et soutenir le développement harmonieux de l'individu.
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