Maroc : Un mineur victime de viol puni pour homosexualité par la justice
Publié le 26/10/2023 à 19:19 - Édité le 26/10/2023 à 19:28Une récente affaire judiciaire au Maroc a suscité une onde de choc, non seulement au sein de la communauté LGBT+, mais également parmi les défenseurs des droits humains et le grand public. Un jeune garçon mineur, victime de viol par un muezzin (un fonctionnaire religieux musulman attaché à une mosquée), s'est vu condamné à six mois de prison ferme et une amende de 2000 dirhams pour homosexualité.
Le rôle ambigu de la justice marocaine
L'affaire a été traitée par la chambre de première instance de la Cour d’appel de Ouarzazate. Sur le banc des accusés se trouvait un muezzin de la commune de M’semrir, dans la province de Tinghir. Ce dernier a été condamné à huit ans de prison pour homosexualité et atteinte à la pudeur sur mineur avec violences et menaces. Ce qui est particulièrement frappant ici, c'est la double peine imposée à la victime mineure. L'indignation a rapidement gagné du terrain, mobilisant des associations, des activistes et des défenseurs des droits humains.
Les répercussions sociétales et la mobilisation citoyenne
L’impact de cette décision judiciaire va bien au-delà du cas individuel. Elle pose des questions urgentes sur l’éthique et l’efficacité de la justice marocaine, notamment en ce qui concerne les questions de viol et d'orientation sexuelle. Le verdict a incité divers organismes à élever la voix, appelant à la libération immédiate de la victime. Des voix se sont également élevées pour souligner le besoin de suivis psychologiques pour la victime, plutôt que de sanctions pénales.
Pour contextualiser, au Maroc, l'homosexualité est illégale selon l'article 489 du Code pénal, ce qui expose les membres de la communauté LGBT+ à des risques juridiques évidents. Toutefois, dans ce cas précis, le jeune garçon n'était pas un participant consentant, mais une victime de viol. Cela remet en question non seulement les lois, mais également leur application, soulevant des doutes sur le respect des droits humains et de la justice.
Cette affaire est également symptomatique d'une tendance plus large de stigmatisation et de marginalisation de la communauté LGBT+ dans diverses régions du monde. Il sert de rappel sinistre que la lutte pour l'égalité et les droits humains est loin d'être terminée et nécessite l'attention constante de tous les acteurs concernés.
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