Turquie : 90% la population LGBT victime de cyberviolence
Publié le 14/10/2023 à 11:33 - Édité le 14/10/2023 à 11:37Une récente étude menée par le groupe de défense des droits KAOS GL révèle que 90 % des personnes LGBT+ en Turquie sont régulièrement victimes de violence numérique. Le cyberharcèlement commence souvent par des insultes et des jurons, mais la situation peut rapidement s'envenimer, évoluant vers le harcèlement, la menace, le deadnaming (utilisation du prénom de naissance au lieu du prénom choisi), le doxing (divulgation d'informations personnelles) et les campagnes de haine.
Des effets tangibles sur la vie réelle
Il est particulièrement alarmant de noter que ces formes de violence numérique ne restent pas confinées à l'espace virtuel. En effet, elles peuvent avoir des répercussions très réelles et néfastes sur la vie des personnes LGBT+ en Turquie. Les conséquences vont bien au-delà de l'écran, affectant gravement la santé mentale des victimes et les poussant à l'auto-censure, voire à la fermeture de leurs comptes sur les réseaux sociaux.
La politique et l'influence des proches
Bien que la plupart des agresseurs restent anonymes en ligne, l'étude montre que lorsqu'une identité peut être déterminée, il s'agit presque toujours d'un membre du cercle social de la victime. Cela inclut les membres de la famille, les amis et les partenaires. Dans certains cas, les responsables sont affiliés à des organisations politiques, des médias ou des universitaires.
Il faut ajouter à cela le contexte politique tendu du pays. Le président Recep Tayyip Erdoğan a clairement indiqué qu'il ne reconnaissait pas les personnes LGBT+, les qualifiant de "poison" pour la société. Ces remarques ne font qu'aggraver une situation déjà précaire pour la communauté LGBT+ en Turquie, où la discrimination est omniprésente malgré l'absence de législation spécifiquement anti-LGBT+.
La laïcité comme valeur refuge
En France, la laïcité offre un cadre où la diversité est non seulement tolérée mais célébrée. Pour la communauté LGBT+ française, c'est une protection contre les discriminations basées sur l'orientation sexuelle ou l'identité de genre. C'est un élément de fierté et un outil d'émancipation.
Alors que l'IGLA-Europe classe la Turquie parmi les pays européens les moins amicaux envers les LGBT+, avec un score dérisoire de 4 % sur son Rainbow Map and Index, il est plus crucial que jamais de mettre en lumière ces problématiques et de lutter contre toutes formes de discrimination et de violence à l'égard de la communauté LGBT+.
Source : ThePinkNews
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