La Turquie tourne le dos à la diversité : Erdogan nie l'existence de la communauté LGBT+
Publié le 10/10/2023 à 07:59 - Édité le 10/10/2023 à 08:04Le président turc Recep Tayyip Erdogan a récemment fait des déclarations qui ont suscité l'indignation au sein de la communauté internationale. Lors d'un congrès de son parti AK, il a affirmé ne pas "reconnaître la communauté LGBT+". Cette déclaration intervient dans un contexte où le gouvernement turc, dirigé par le parti islamiste AK, a durci sa position sur les libertés LGBT+, notamment en période électorale.
La famille traditionnelle comme bouclier
Erdogan a utilisé l'institution de la famille comme argument pour justifier sa position. Selon lui, des tendances "perverses" cherchent à détruire cette institution en Turquie. "Nous allons tarir les racines des actes sournois visant à détruire notre institution familiale en soutenant des tendances politiques, sociales et individuelles perverses", a-t-il déclaré devant des dizaines de milliers de partisans. Il est à noter que l'homosexualité n'est pas illégale en Turquie, mais l'hostilité envers la communauté LGBT+ y est répandue.
Un contexte international tendu
Après l'Assemblée générale des Nations Unies à New York le mois dernier, Erdogan s'était plaint de l'utilisation de ce qu'il a décrit comme des "couleurs LGBT" à l'ONU. L'organisation était alors décorée de couleurs vives pour promouvoir les Objectifs de développement durable. Cette déclaration ajoute une couche supplémentaire à la tension existante entre la Turquie et la communauté internationale sur les questions de droits de l'homme et de diversité.
La position d'Erdogan et de son parti n'est pas seulement un affront à la communauté LGBT+, mais aussi une menace pour tous ceux qui croient en la diversité et en l'égalité. En utilisant la famille comme prétexte pour marginaliser une partie de la population, le président turc alimente une rhétorique dangereuse qui pourrait avoir des conséquences graves non seulement en Turquie, mais aussi bien au-delà de ses frontières.
Il est essentiel de comprendre que ces déclarations ne sont pas isolées. Elles s'inscrivent dans une tendance plus large de répression des minorités et de rétrécissement des espaces de liberté en Turquie. Les parades de la fierté, par exemple, font l'objet de répressions policières de plus en plus sévères chaque année. Ce durcissement de la position du gouvernement turc sur les questions LGBT+ est donc un symptôme inquiétant d'un problème plus vaste qui touche à la démocratie et aux droits de l'homme dans le pays.
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