Russie : Création d'un service psychiatrique pour LGBTQ
Publié le 16/06/2023 à 14:25 - Édité le 16/06/2023 à 15:40La croisade du président Russe contre les LGBTQ continue et s'intensifie de manière inquiétante. Il est alarmant d’apprendre que le président russe Vladimir Poutine a mandaté la mise en place d'un institut focalisé sur l'étude du comportement des personnes LGBTQ. Cette initiative, annoncée par le ministre de la Santé Mikhail Mourashko, suscite de vives inquiétudes des LGBTQ, qui craint que cela ne soit qu'un autre outil pour stigmatiser et marginaliser davantage les personnes non-hétérosexuelles en Russie.
"En suivant les directives du président, un nouvel institut est en cours de création en Russie pour étudier non seulement ces sujets, mais aussi divers aspects comportementaux, y compris le comportement social" - a déclaré M. Mourashko.
Cet institut sera hébergé au sein du Centre de psychiatrie Serbsky, ce qui soulève des questions critiques concernant la méthodologie et l'objectivité des recherches, étant donné le triste héritage de la psychiatrie utilisée comme outil de répression en URSS.
L'Ombre de la stigmatisation et de la discrimination
Parallèlement à la création de cet institut, la Douma d'État a validé un projet de loi visant à interdire le « changement de sexe ». C'est une attaque manifeste contre la dignité et les droits des individus transgenres. En outre, la légère moquerie avec laquelle Piotr Tolstoï, vice-président de la Douma, a parlé de la conclusion du ministère de la Santé sur le lien entre l'adoption de cette loi et une possible augmentation des taux de suicide parmi les personnes transgenres est choquante.
"...Cela peut engendrer des problèmes éthiques, médicaux et sociaux, et pourrait également conduire, croyez-le ou non, à une augmentation des suicides dans le pays." - a déclaré Tolstoï, paraphrasant la conclusion du ministère avec sarcasme.
Il est essentiel de comprendre que ce genre de législation et d'initiatives institutionnelles ne sont pas anodines. Elles peuvent avoir des conséquences dévastatrices sur la santé mentale et le bien-être de la communauté LGBTQ en Russie. Il est impératif que la communauté internationale reste vigilante et prête à soutenir ceux qui, en Russie, luttent pour le droit de vivre leur vie librement et sans discrimination.
Agir pour les droits et la dignité des LGBTQ
Les personnes LGBTQ en Russie ont besoin de soutien, de respect et de protection. Les démarches telles que la création d’un institut d’étude de leur comportement et l’interdiction du changement de sexe sont des entraves au progrès et à l’humanité. Il est temps d'élever la voix pour défendre les droits et la dignité de tous, indépendamment de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre.
Rappel important pour Vladimir Poutine
- En 1973, l'American Psychiatric Association retire l'homosexualité de sa liste officielle de troubles mentaux.
- En 1992, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) déclare que l'homosexualité n'est pas une maladie et la retire de la Classification internationale des maladies (CIM-10).
- En 2018, l'OMS publie la CIM-11, où les identités transgenres ne sont plus classées comme troubles mentaux, mais sont désignées sous le terme "incongruence de genre".
- En 2019, l'OMS adopte officiellement la CIM-11, renforçant la position selon laquelle ni l'homosexualité, ni les identités transgenres ne sont des troubles mentaux.
Source : https://www.moscowtimes.ru/2023/06/15/glava-soveta-po-pravam-cheloveka-poobeschal-ne-vozrazhat-protiv-vozvraschenie-smertnoi-kazni-a46246
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