Ahhhhhh attention, la langue arabe est très complexe et diverse. Je la fais courte, il existe en gros l'arabe du Coran, qui diffère de son descendant, l'arabe moderne (MSA : Modern Standard Arabic) par quelques points de grammaires et de vocabulaires (la langue a traversé les époques, il est normal qu'elle se soit imprégnée d'autres langues, ce qui n'était que très peu le cas à l'époque du Coran), l'arabe moderne c'est l'arabe des institutions, de l'éducation, de la politique, de la littérature, des médias, et il y a l'arabe dialectal qui est en général une simplification de l'arabe moderne (ou littéraire, fouSHa en arabe), aussi bien au niveau grammatical qu'au niveau lexical (on note de très nombreux emprunts à l'anglais, au français, au berbère... bref aux langues auxquelles l'arabe de base s'est mêlé en s'exportant, au rythme des conquêtes musulmanes). Par exemple, bien qu'il existe un mot pour ''voiture'' en arabe, les algériens auront tendance à dire ''tomobil'' qui, est il besoin de le préciser, descend lui même du français ''automobile''. Le dialecte n'est pas une garantie de compréhension dans tout le monde arabe, il existe en effet des dialectes plus parlés et compris que d'autres (l'égyptien à la première place, véhiculé par la culture populaire arabe, les chansons égyptiennes, les films égyptiens qui ont rayonnés dans tout le monde arabe), mais vous ne comprendrez pas toujours les locuteurs d'autres pays si vous ne parlez que le dialecte. C'est là l'autre utilité de l'arabe littéraire, c'est permettre à des locuteurs de pays différents, et donc de dialectes différents (puisque le dialecte est usuellement la langue maternelle dans les pays arabophones), de se comprendre et de communiquer. Je donne quelques exemples d'à quel point la langue change en fonction du lieu, et j'explique après pourquoi je dis tout ça. Par exemple, ''comment ça va ?'', en arabe littéraire se dit ''kayfa haalouka" si on parle à un garçon, "kayfa haalouki" si on parle à une fille (kayfa : comment, haal : état, ka : suffixe du masculin singulier, ki : suffixe du féminin singulier). En libanais on dira ''kifak" ou "kifek''. En palestinien et en syrien on dira ''kif haalak" ou "kif haalek", en égyptien on dira ''ezzayak" ou "ezzayik", dans certaines régions d'Algérie on dira ''wesh el heela". Et si vous ne parlez que libanais, vous serez un peu embêtés quand vous vous retrouverez face à un marocain, dont le dialecte est infiniment différent du vôtre. Choukran bezzaf, c'est de l'arabe dialectal, et il est dommage de commencer l'apprentissage de cette langue par là, c'est la voie la plus difficile. Commencer par l'arabe littéraire est difficile, certes, mais basculer après sur un dialecte est beaucoup plus simple que de faire l'inverse. Je parle l'arabe littéraire, et avec plus ou moins de difficultés, j'arrive à comprendre n'importe quel dialecte. L'inverse n'est pas vrai, même si certains vous diront qu'ils y arrivent, c'est faux. Mettez un jordanien face à une émission de télé sur Studio 2M, on va rigoler deux minutes. En arabe littéraire on dit ''shoukran jazilan" ;) Désolé pour ce pavé, quiconque souhaite discuter en arabe ou d'arabe est le ou la bienvenu(e) Ma3a assalam
Commencer à faire des rencontres ?
Ancien membre 30/04/2016 à 09:18
Bonjour cher Boum voyageur Encore merci choukran pour cette 3eme chanson de Fairuz : Ya Mina El Habayeb :) (Écrite par les frères Rahbani ) Elle me transporte autant, que celle de Léo Ferré avec Paname & si merveilleusement interprétée en Français, par la Grande Melina Melcouri. Évidement, autre texte & mélodie, mais cette chanson de Fairuz, évoque notre chère Beyrouth avec autant de passion qui anime celle de Léo Ferré.