Géorgie : Le Parlement promulgue une loi anti-LGBTQ+ malgré l’opposition présidentielle
Publié le 04/10/2024 à 13:42 - Édité le 04/10/2024 à 13:45Points clés à retenir :
- Shalva Papuashvili, dirigeant de la Géorgie, donne le feu vert à une loi jugée anti-LGBTQ+.
- Cette nouvelle loi et son langage vise à "protéger les valeurs familiales", provoquant un déferlement de condamnations.
- Elle met l'accent sur l'interdiction des "manifestations d'amour homo-érotiques et de l'inceste" notamment dans les écoles et les médias.
- Le gouvernement actuel a approuvé le texte, malgré l'opposition de la Présidente Salomé Zourabichvili.
- La situation est exacerbée par le climat politique tendu en raison de l'approche des élections législatives de fin octobre.
- Des craintes sont exprimées liant cette loi à l'influence grandissante de la Russie, déjà considérée responsable de tensions politiques et territoriales antérieures.
Contraintes accrues pour les LGBTQ+ en Géorgie : approbation d'une loi discriminante malgré l'opposition présidentielle
Répression déguisée en protection des valeurs
Shalva Papuashvili, Président du parlement géorgien, a activé ce 3 octobre, l'application d’une nouvelle réglementation, soulevant une tempête d'indignations. Cette disposition emprunte son appellation soi-disant "protectrice des valeurs familiales" mais agit ouvertement contre les droits du spectre LGBTQIA+. Malgré le vent de défiance de la Présidente Salomé Zourabichvili, le parti majoritaire Rêve géorgien a persisté dans cette voie, soutenu par son vote de septembre.
La loi cible spécifiquement les "manifestations d'amour homoérotiques et de l'inceste" qu'elle bannit sans appel des enceintes scolaires et des médias. Concomitamment, elle dicte des restrictions sur les événements et manifestations sous couvert de préserver les "valeurs familiales", suscitant ainsi un tsunami d'indignation au sein de la communauté internationale, notamment de l'UE.
Effets d'une loi dans un contexte politique bouillonnant
La situation politique actuelle ne joue pas en la faveur des groupes avocats. Les élections législatives du 26 octobre catalysent les oppositions entre le pouvoir en place et le versant pro-occidental plus progressiste. Accusant le gouvernement de pencher du côté de la Russie, ces derniers perçoivent ce cadre législatif néfaste comme un élément supplémentaire de l'animosité entre les deux blocs.
La Présidente Zourabichvili, une voix favorable à l'Union européenne, voit son pays de plus en plus tiraillé par les influences externes. La présidente a manifesté ouvertement ses réserves face à cette loi, la qualifiant de régression pour la Géorgie, au sein d'un paysage politique déjà terrain de bataille entre la Russie soutenant deux Républiques sécessionnistes depuis 2008.
Ce texte récemment adopté est loin d'être unique en son genre et des associations de défense des droits reprochent tout particulièrement son écho aux lois russes restrictives. Cette approche punitive des expressions LGBTQIA+ - interdites en Russie depuis presque une décennie - est redoutée par les circonspections en Géorgie.
Reste maintenant à voir la manière dont ces oppositions vont se manifester à l'aube des prochaines élections.
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