Adoption en Géorgie d'une loi contre la propagande des relations homosexuelles et de l'inceste
Publié le 18/09/2024 à 12:24 - Édité le 18/09/2024 à 12:31Points clés à retenir :
- Le Parlement de Géorgie a adopté le 17 septembre une loi sur "la protection des valeurs familiales", critiquée pour sa restriction des droits LGBT+.
- Le Rêve Géorgien, le parti au pouvoir, a assuré son passage en dépit du boycott de l'opposition.
- La loi interdit "la propagande des relations homosexuelles et de l’inceste" dans les systèmes éducatifs et les programmes télévisés.
- L'Union Européenne a exprimé sa préoccupation, indiquant que cette loi pourrait augmenter la stigmatisation et la discrimination.
- Plusieurs protestations ont eu lieu en Géorgie contre une loi similaire sur "l'influence étrangère".
- La « protection des valeurs traditionnelles » à travers cette loi pourrait compromettre l'adhésion de la Géorgie à l'UE et à l'OTAN.
- Le Rêve Géorgien maintient son positionnement, reprochant à l'Occident de menacer les "valeurs traditionnelles".
Le Parlement de Géorgie a adopté en date du 17 septembre une législation très controversée. Cette loi, visant a priori la "protection des valeurs familiales", a été fortement critiquée par l'Union Européenne et des associations militant pour les droits humains. Celles-ci estiment que ce texte constitue une restriction des droits et libertés de la communauté LGBT+. Le parti au pouvoir, Le Rêve Géorgien, a assuré son passage en l'absence de l'opposition qui a choisi de boycotter le vote.
Pour arriver à ce stade, il a fallu surmonter les tensions grandissantes qui agitaient le pays en amont des élections législatives du 26 octobre. Selon les chiffres officiels, 84 députés ont approuvé ce projet de loi, aucun ne s'y est opposé. Présenté pour la première fois dès juin, il a finalement réussi à obtenir l'approbation définitive du parlement ce mardi.
Répercussions de la loi sur les établissements d'enseignement et les médias
Outre les manifestations LGBT+, cette nouvelle législation prévoit l'interdiction de "la propagande des relations homosexuelles et de l’inceste" aussi bien dans le système éducatif que dans les programmes télévisuels.
Au début septembre, l'Union Européenne a exprimé sa préoccupation, jugeant que cette législation "affaiblit les droits fondamentaux de la population géorgienne et risque d'aggraver la stigmatisation et la discrimination dont sont victimes certaines parties de la population".
Ces derniers mois, en Géorgie, plusieurs protestations d’ampleur se sont organisées contre l'adoption d’une loi sur "l'influence étrangère". Critiquée dans l'Ouest, cette loi rappelle étrangement celle de la Russie sur les "agents de l'étranger", instrumentalisée pour réprimer toute forme d’opposition.
Futur de la Géorgie entre l'UE et la défense des "valeurs traditionnelles"
De nombreux opposants craignent que le parti Le Rêve Géorgien, par cet acte, ne nuise aux aspirations d'adhésion de la Géorgie à l'Union européenne. Majoritairement chrétienne orthodoxe, la Géorgie a obtenu le statut de candidat à l’UE en décembre 2023, mais les discussions pour concrétiser cette adhésion ne sont toujours pas entamées. Le pays souhaite aussi rejoindre l'OTAN.
Contre toute attente, les dirigeants de l'UE ont privilégié une pause plus ou moins officielle du processus d'adhésion, espérant peut-être une orientation politique différente à Tbilissi. En réaction à ces contestations, le parti Le Rêve Géorgien reproche à l’Occident de compromettre les "valeurs traditionnelles", une expression que l’on retrouve aussi, par ailleurs, dans les discours du président russe, Vladimir Poutine.
Le chemin de la Géorgie vers l'inclusion dévie-t-il vers l'intolérance ou s'agit-il d'une lutte pour les "valeurs traditionnelles" ? Partagez votre avis, créons le débat ensemble. 🌈🤔
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