Russie : Le Parlement interdit l'adoption d'enfants par les pays tolérant la transition de genre
Publié le 28/09/2024 à 12:42 - Édité le 28/09/2024 à 12:45Points clés à retenir :
- La Douma, parlement russe, adopte un projet de loi niant le droit à l'adoption aux personnes LGBT+ et à ceux soutenus par des nations où la transition de genre est légale.
- Le vote, en date du 25 septembre 2024, est justifié par la préservation des valeurs familiales "traditionnelles" russes et la lutte contre l' "immoralité" occidentale.
- Elle s'inscrit dans une série de lois anti-LGBT+ : interdiction d'adopter en 2013, encadrement légal des transitions de genre en 2023 et maintenant restriction de l'adoption à l'étranger.
- Viatcheslav Volodine, président de la Douma, prétend que ces dispositions protègent les enfants, bien que cela condamne plus d'orphelins à rester sans famille d'adoption.
- Le rejet des pays de l'OTAN parmi les nationalités aptes à l'adoption ajoute une tension régionale à l'enjeu LGBT+.
- Cette stratégie polarisante renforce l'image d'un Occident "pervers", affine la supériorité morale autoproclamée de la Russie et attise l'isolement de celle-ci.
Le 25 septembre 2024, un nouveau coup dur pour les droits LGBT+ a été assené en Russie. La Douma, maintenant connue pour ses prises de positions ultraconservatrices, a cette fois-ci adopté une loi inhibant un droit élémentaire, celui d'adopter. Ce vote, destiné à frapper les ressortissants des pays qui autorisent la transition de genre, illustre la tension accrue entre ce qui est désigné par les Russes comme les "valeurs traditionnelles" et l'Occident, perçu comme la "dégénérescence" morale.
Cette législation, d'abord symbolique, vient interdire l’adoption d'enfants russes par des ressortissants vivant en dehors des frontières et soutenus par des nations de transition de genre reconnue légalement. Elle s'attaque également aux potentiels adoptants issus des communautés LGBT+. Les législateurs russes justifient par cette manœuvre la nécessité de garantir un contexte familial "traditionnel" aux enfants.
Néanmoins, ces prescriptifs législatifs s’inscrivent dans un mouvement plus grand de répression renforcée des droits authentiques des personnes LGBT+: une interdiction d'adopter promulguée en 2013, un encadrement légal des transitions de genre déclaré en 2023 et maintenant cette nouvelle mesure.
La Russie choisit une politique de l'exclusion
Les justifications de Viatcheslav Volodine, tête de la Douma et fervent partisan de cette loi, sont criantes de paradoxe: « Nous protégeons les enfants via cette loi ». Même si cela sous-entend le fait qu'un nombre grandissant d'orphelins se retrouvent sans foyer d'adoption. Un dilemme que le Kremlin résout en défaveur d'une communauté LGBT+ déjà fortement marginalisée et en faveur d'une idéologie discriminatoire.
Ces mesures inscrivent la Russie dans une trajectoire d'isolement, d’exclusion et de tensions régionales, en particulier à l'égard des pays de l'OTAN. En choisissant d'éliminer ces derniers de la liste des nationalités aptes à adopter, le Kremlin s'assure de minimiser toute influence "moralement transgressive".
C'est une manière de marteler sans cesse une forme de supériorité morale et de renforcer l'image d'un Occident « pervers ». Les conséquences attirent l'attention sur les enfants orphelins, maintenant plongés dans un climat de marginalisation aiguë de la communauté LGBT+, qui démontre bien que le bien-être des plus défavorisés est sacrifié sur l'autel des postures idéologiques. Se dessine par là toute la férocité de cette politique de discrimination.
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