Élections Américaines 2024 : Près de 210 800 personnes transgenres privées du droit de vote
Publié le 12/09/2024 à 16:29 - Édité le 12/09/2024 à 16:41L'institut Williams tire la sonnette d'alarme : aux prochaines élections présidentielles de novembre 2024, près de 210 800 votants adultes transgenres pourraient être sommés de vaincre l'inévitable casse-tête des documents d'identification non correspondants avec leur genre réel. Ce dilemme se trouve amplifié par les lois électorales exigeantes stipulant que pour voter, il faut présenter un papier d'identité en règle.
Environ 36 États américains font désormais appliquer l'obligation d'un papier d'identité. Parmi ces États, neuf (ne citons que le Kansas, l'Indiana, l'Arkansas, le Tennessee, l'Ohio, la Caroline du Nord, le Mississippi, le Wisconsin et la Géorgie) requièrent l'exhibition d'un papier d'identité avec photo pour autoriser le dépôt de vote.
Le vote provisoire : une solution, mais un casse-tête
Pour les votants dépourvus de documents adéquats dans ces États, le vote provisoire se présente comme l'unique alternative. Mais ce dernier, qui semble se jouer des difficultés inhérentes pour valoriser l'esprit de démocratie, cache une autre complexité : la nécessité de fournir une photo d'identité après le scrutin pour le valider, perpétuant ainsi l'injustice pour les citoyens transgenres.
Aux dires du même rapport implacable, pour l'élection 2024, 27 États ont adopté de nouvelles restrictions en matière d'identification des électeurs, contre ceux de 2020. Ce qui ne fait qu'augmenter le nombre d'obstacles pour ces votants.
Impact et consentement
Les chiffres sont inquiétants : environ 173 000 individus trans vivent dans les États les plus exigeants en matière de lois d'identification. Quant à ceux qui ont choisi un genre ou un nom différent de la norme biologique, ils ne disposent d'aucun document officiel le reconnaissant : ils sont ainsi 276 500.
Trois États décisifs pour l'issue du scrutin, à savoir le Wisconsin, la Caroline du Nord et la Géorgie, appliquent ces textes de lois stricts, frappant de plein fouet près de 135 500 électeurs transgenres, sans défense face à cette situation.
Nonobstant ces obstacles, la motivation des électeurs LGBTQ+ pour participer reste indomptable. Selon GLAAD, cette année, 83% d'entre eux réalisent l'enjeu majeur que représente le droit de vote, avec une détermination allant de 7 à 10 sur une échelle de 10 pour 88% des interrogés. Ce positivisme s'observe également dans l'engagement politique des personnes transgenres, avec un taux d'inscription électorale dépassant les 80%.
Évolutions, voire solutions
Dépassement des restrictions par états
Pour l'Institut Williams, les solutions résident dans l'assouplissement des lois d'identification des électeurs, et la simplification des modifications de nom et de genre, pour leur graisser la patte à l'accès au vote. Toutefois, des États sous gouverne républicaine comme le Texas ou la Floride continuent à verrouiller la porte à la communauté transgenre pour les changements juridiques de leur genre ou leur nom sur les documents officiels, augmentant davantage leur calvaire électoral.
Une bataille loin d'être gagnée, mais que la communauté trans continue de mener avec détermination.
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