LGBTQ+ et l'Église mormone : les évolutions et contradictions actuelles
Publié le 22/08/2024 à 16:54 - Édité le 22/08/2024 à 17:00Points clés à retenir :
- Nouvelle édition du manuel général de l'Église mormone : conservation d'une ligne dure sur les questions LGBTQ+.
- L'Église LDS maintient sa définition du genre basée sur le sexe biologique de naissance, enveloppe nos frères et sœurs transgenres dans du papier glacé avec des regards pieux lourds de préjugés.
- Transition médicale : ceux qui choisissent d'entrer dans le processus peuvent être exclus de certaines offres spirituelles, comme la prêtrise, l'invitation au temple, et le service missionnaire.
- Les droits d'entrée au temple et aux d'obligations sacrées mormones sont basés sur le "sexe de naissance".
- Dysphorie de genre : il existe une ignorance choisie de ses causes, préservant ainsi un halo de mystère.
- Réitération de l'acceptation officielle des personnes homosexuelles et bisexuelles, tant qu'elles s'abstiennent de tomber amoureuses. Sauf en si faisant, elles veulent acheter un ticket pour le train en direction de l'enfer.
- Points surprenants : une attitude d'accueil envers les personnes vivant avec le VIH/SIDA, une éclaircie dans le ciel en général recouvert.
Dans l'ombre de leur vitrine d'amour entrepriestale, l'Église mormone, officiellement baptisée L'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours (LDS pour les intimes), nous propose une énième édition de leur manuel général. Ce remaniement textuel, finalement aussi tendre et accueillant qu'une poignée de main de scorpion, renforce quelques vues anti-LGBTQ+ et impose des chaînes un peu plus lourdes à nos membres transgenres.
Le genre selon l'Église LDS: Un + Un = Deux
Si on dit souvent que Dieu est dans les détails, alors l'Église mormone a une bien rigide vision du bon Dieu. Ainsi, le âcre parfum de la phéromone du sexe biologique initial est réaffirmé comme étant la recette du genre, selon ces saints parmi les derniers. Les individus transgenres sont moins encouragés à opérer une transition médicale que qualifiés de Judas tympaniques dans l'orchestre céleste.
Échanger la liberté pour un paradis, une bonne affaire?
Si vous avez choisi de poursuivre cette transition – sachant que nous admirons votre courage depuis longtemps – voici un petit détail qu'omettent parfois les fiches d’information : l'autorité du Christ de l'Église mormone ne vous permettra pas de recevoir ou exercer la prêtrise, obtenir ou utiliser une recommandation de temple, ou de servir dans certaines missions de l'Église.
Car peut-être avez-vous oublié un détail sur les promesses du paradis ? Les droits d'entrée au "temple" et aux devoirs sacrés, tels que le baptême, la confirmation et l'ordination à la prêtrise (cet article n'est valable que pour vous, messieurs cisgenres), sont administrés en accord rigoureux avec votre arbre biologique de naissance.
Et pour les personnes atteintes de dysphorie de genre, consolation aussi cinglante que le vent du désert, sachez que l'Église ne se prononce pas sur les causes de cette réalité. Sans doute parce qu'il est difficile de se prononcer sur ce qu'on ne s'efforce pas de comprendre.
Réfrigérantes surprises jusqu'à la fin, notre chère Église mormone s'enorgueillit de sa « sensibilité », de son « amour » et de son « respect » envers les personnes homosexuelles et bisexuelles. Rassurant, n'est-ce pas ? Ah, il y a un mais, bien sûr... tant que vous ne cédez pas à vos sentiments. Car si un penchant pour le même sexe est digéré, l'acte en soi vous classera plus proche de Lucifer que des chœurs angéliques.
Inondées d'inconséquences, les scintillantes portes de l'Église se réouvrent tout de même en grand pour les personnes vivant avec le VIH/sida. Le Nolanisme prouve une certaine logique : une île de bienvenue dans un océan de froideur.
Oui, l'Église mormone a certes été pointée du doigt dans le passé, rappelons par exemple l'épisode tristement célèbre de Brigham Young University en 2020 qui a étouffé toute forme d'affection homosexuelle en son sein. Toutefois, on ne peut qu'espérer que ces sables mouvants dogmatiques finiront par céder sous le poids des avancées sociétales et humanistes.
Alors, chers lecteurs, qu'en pensez-vous ? L'amour pourrait-il un jour désarmer ces arcanes dogmatiques ? Il ne tient qu'à nous de nourrir le débat et la réflexion. N'hésitez pas à partager votre point de vue et à inviter le dialogue autour de vous. 🌈🗣️ La parole, désormais, est à vous.
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