L'Eurovision : un cheval de Troie pour la communauté LGBT selon Erdoğan
Publié le 22/05/2024 à 08:45 - Édité le 22/05/2024 à 08:51Points clés à retenir :
- Recep Tayyip Erdoğan, le président turc, formule des critiques acerbes envers l'Eurovision, y voyant une déstabilisation des normes de genre.
- Selon Erdogan, l'Eurovision serait une menace pour les familles turques car elle fournit une plateforme à la communauté LGBTQ+.
- La Turquie se voit être absente de l'Eurovision depuis 2012, une décision soutenue par Erdogan et son gouvernement.
- Erdogan n'hésite pas à déprécier les participants de l'Eurovision, qu'il qualifie de "chevaux de Troie de la corruption sociale".
- Le cas de Nemo, gagnant non binaire de l'Eurovision 2024, a été utilisé par Erdogan pour critiquer la diversité prôné dans le concours.
- L'influence des droits LGBTQ+ s'amenuise en Turquie sous le règne d'Erdogan et de son parti, le Parti Justice et Développement (AKP).
- La rhétorique anti-LGBTQ+ de Erdogan trouve ancrage dans une prétendue défense des "valeurs familiales".
- Durant sa réélection, Erdogan a affirmé que l'idée d'être LGBT ne serait pas acceptée en Turquie, repoussant ainsi le combat pour l'égalité des droits.
Recep Tayyip Erdoğan, président turc, entre en scène avec des commentaires hostiles concernant l'Eurovision, célèbre concours de chanson. Le 20 mai dernier, il n'a pas hésité à qualifier cette compétition de facteur de "neutralisation du genre".
Selon lui, l'Eurovision ne constitue rien d'autre que une menace pour les familles turques, lui reprochant de donner une tribune à la communauté arc-en-ciel.
La Turquie absente de l'Eurovision : une décision ancrée depuis 2012
Depuis 2012, la Turquie fait remarquer son absence à l'Eurovision, décision impulsée par le gouvernement d'Erdoğan. Le président s'illustre par des déclarations agressives envers la communauté LGBT+ au détriment d'une vision plus inclusive; ce qui lui a valu récemment de dépeindre les figures de l'Eurovision comme des "chevaux de Troie de la corruption sociale".
À titre illustratif, Erdoğan évoque Nemo, gagnant non binaire de l'Eurovision 2024, auteur de "The Code", un opéra pop-rap relatant son cheminement identitaire. Selon Erdogan, ce succès est synonyme d'incapacité de rencontrer une "personne normale" lors d'événements du calibre d'Eurovision.
Rétorique anti-LGBT à la hausse : quid des droits LGBT+ en Turquie?
Le paysage politique en Turquie est marqué par l'action d'Erdoğan à la tête du Parti Justice et Développement (AKP). C'est dans ce cadre que la tolérance à l'égard des droits LGBT+ a vu reculer son influence. En sus, la présence croissante d'une rhétorique anti-LGBT+, appuyée par Erdogan et ses alliés, se dissimule derrière une prétendue défense des "valeurs familiales".
C'est donc sans surprise que lors de sa réélection l'année dernière, le Président prononce un discours anti-LGBT+ stipulant que l'idée d'être LGBT ne trouvera pas écho en Turquie. Erdoğan encourage les citoyens à "se tenir debout, comme un homme" en référence à la prétendue normalité requise au sein des familles turques.
Finalement, le refus d'accepter la diversité a-t-il vraiment sa place au 21ème siècle 🤔 ? En tant que spectateur et acteur de notre société, que pensez-vous de cette position ? Quelle place devrions-nous donner à la musique dans ce débat autour des valeurs familiales 🎼🏳️🌈? Vos opinions comptent, partageons-les !
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