SOS Homophobie dépose plainte contre le Collège Lycée Stanislas
Publié le 26/01/2024 à 07:03 - Édité le 26/01/2024 à 07:22Un contexte inquiétant : l'enquête au Collège Stanislas
Dans l'univers éducatif français, une ombre est récemment venue voiler la réputation du Collège et du Lycée Stanislas de Paris, suite à une enquête menée par l'inspection générale de l'éducation.
Lancée en février 2023, cette investigation était en réponse à des allégations sérieuses d'agissements homophobes et sexiste. Concernant des faits allant de discours anti-Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) à des humiliations, les soupçons remettaient en question une ambiance pédagogique saine en ces lieux.
Le verdict de l'enquête : problèmes pédagogiques et systémiques
Le 16 janvier dernier, le rapport de l'enquête fut dévoilé au public, mettant en lumière des soucis assez alarmants. L'heure de catéchisme hebdomadaire, par exemple, fut pointée comme étant non encadrée et sans suivi.
Présente chaque semaine dans le programme des élèves, cette heure prenait alors un rôle presque clandestin dans l'établissement. Pire encore, le rapport a mis en avant des discours parfois dégradants concernant l'homosexualité.
Certains intervenants n'auraient pas hésité à la qualifier de "péché" ou "maladie". Pour rappel, considérer l'homosexualité comme une pathologie à soigner, c'est faire référence aux thérapies de conversion qui sont décriées par la communauté scientifique et interdites dans plusieurs pays.
L'exclusion marquante d'une élève courageuse
Un cas particulier alarmant est à noter : celui d'une élève ayant subi une exclusion suite à ses dénonciations de comportements discriminants. Scolarisée depuis 2013 et dernièrement titulaire d'un 3ème prix d'excellence en 2022, son exclusion abrupte ne fut appuyée ni par un avis des professeurs, ni par un conseil disciplinaire.
Témoignages et répercussions du père et des associations
Le père de l'élève, suite à ces événements, a partagé sa déception face à la décision de l'établissement, dénonçant une direction qui justifie l'exclusion de sa fille par un soi-disant manque de "l'esprit Stan".
Côté associations, l'association Mousse et STOP homophobie ont déposé plainte contre le collège pour discrimination en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre, s'appuyant sur l'article 225-2 du code pénal qui interdit ce genre de pratiques.
Des volontés de justice et d'évolution
Etienne Deshoulières, avocat des associations, a rappelé, suite aux conclusions de l'enquête, que "la loi pénale française réprimant les propos et les discriminations LGBTphobes s’applique partout sur le territoire français, même dans les établissements d’enseignement catholique".
Convaincu de la nécessité d'agir, Terrence Khatchadourian, secrétaire général de STOP Homophobie, espère qu'une enquête de police permettra de clarifier la situation au Collège Stanislas, afin de mettre en lumière et de combattre ces agissements LGBTphobes.
Rappel des faits
- En février 2023, une demande d'enquête administrative a été adressée à l'inspection générale de l'éducation suite à des allégations graves d'actes homophobes, sexistes, de harcèlement et de discours anti-IVG au collège et lycée Stanislas à Paris.
- Le rapport d'enquête, publié par Mediapart le 16 janvier 2023, souligne de nombreux dysfonctionnements et pratiques contraires à la loi, particulièrement pendant l'heure de catéchisme hebdomadaire.
- Une élève, qui protestait contre ces comportements discriminatoires, a été harcelée et exclue de l'école. Malgré sa bonne performance académique, elle a été retirée de la liste des élèves entrant en terminale sans avis des professeurs ni conseil disciplinaire.
- La décision de l'exclure aurait été prise par le directeur, le censeur-directeur et le préfet des premières qui l'auraient qualifiée de « toxique » en raison de ses engagements.
- Le rapport d’inspection souligne ce « conflit » qui serait lié aux prises de position de cette l’élève, percues comme du « militantisme » sur l’homosexualité par le préfet.
- Mousse et STOP Homophobie ont déposé plainte le 26 janvier 2024 contre l'école pour discrimination en raison de l'orientation sexuelle ou de l'identité de genre.
- Etienne Deshoulières, avocat des associations, insiste sur le fait que la loi française punissant les propos et discriminations LGBTphobes s'applique également aux établissements d’enseignement catholique.
Source : SOS Homophobie
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