Collège Stanislas : Homophobie, sexisme et anti-IVG au programme
Publié le 17/01/2024 à 16:02 - Édité le 17/01/2024 à 16:14Le collège Stanislas, une institution privée catholique située dans le VIe arrondissement de Paris, a fait l'objet d'un rapport alarmant de l'Inspection générale de l'Éducation nationale. Révélé par Mediapart le 16 janvier 2023, le document de 30 pages expose des pratiques déroutantes. Ces dernières sont en contradiction flagrante avec le contrat liant l'établissement à l'État, mais également aux principes élémentaires des droits humains.
Fréquentée, depuis la maternelle jusqu'aux classes préparatoires, par environ 3 500 élèves, Stanislas se targue de préparer les futures élites aux concours renommés tels que Polytechnique ou Sciences Po. Paradoxal donc, qu'un établissement générateur de futurs décideurs alimente une rhétorique d'intolérance et de discrimination.
Au cœur du rapport, l'obligation de suivre des cours de catéchisme et d'assister à des messes, quels que soient les croyances et le consentement des élèves. Des intervenants vont jusqu'à la menace de la "damnation" et de "l'enfer" pour ceux qui ne sont pas baptisés. Des propos choquants ont également été tenus lors de conférences d'éducation à la sexualité, axées non pas sur la prévention des maladies transmissibles, mais sur les dangers de la contraception chimique.
Non-respect de la loi et propos inquiétants: les éclairages du rapport
Le rapport révèle la propagation de discours violemment homophobes et anti-avortement, qui peuvent être incriminés juridiquement. Dans les livrets distribués aux élèves de quatrième, l'on peut lire: "l'avortement signifie toujours tuer volontairement une personne humaine innocente". Une affirmation lourde de conséquences quand elle est distillée à une jeunesse en pleine construction de son système de valeurs.
Ce parti pris pour la doctrine religieuse au détriment du respect législatif ne s'arrête pas là. Les élèves sont également privés d'une connaissance fondamentale en matière de santé, cachant l'existence des infections sexuellement transmissibles (IST). De plus, le sexisme persiste dans les couloirs de l'établissement, en particulier par "une attention particulière à la tenue des jeunes filles empreinte de sexisme".
Choqué et indigné par ces pratiques, deux sénateurs communistes, Ian Brossat et Pierre Ouzoulias, demandent la fin du conventionnement bénéficié par l'établissement. Un scandale qui appelle à une prise de conscience et à un changement immédiat et inconditionnel. Parce que l'éducation se doit toujours d'être un lieu d'ouverture, d'apprentissage et d'épanouissement, et non une enceinte de diffusion des préjugés et de la peur de l'autre.
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