Les crimes contre les personnes transgenres se multiplient au Mexique
Publié le 16/01/2024 à 16:38 - Édité le 18/01/2024 à 07:34En ce début d'année 2024, une série de meurtres violents ciblant des personnes transgenres secoue le Mexique et alerte la communauté internationale. Déjà trois membres de la communauté trans ont tragiquement perdu la vie, suscitant une indignation généralisée, des manifestations et des appels à l'action.
Décès de trois personnes transgenres en 2024
Le dernier incident en date a été le meurtre de Samantha Gómez Fonseca, une militante et politicienne trans de renom, tuée le 14 janvier selon ABC Nouvelles. En réaction, le lendemain, des membres de la communauté LGBTQ+ (Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transgenres, Queer, une communauté qui regroupe diverses orientations sexuelles et identités de genre) avec leurs alliés ont organisé une manifestation à Mexico City. Près de 100 participants ont marché en mémoire de Samantha Gómez Fonseca, scandant leur soutien pour ses combats.
Par ailleurs, deux autres meurtres de personnes transgenres ont été signalés depuis le début de l'année. Le premier a été celui de la militante Miriam Nohemí Ríos, abattue à Michoacán le 11 janvier. Dans le Jalisco, une autre victime transgenre a été retrouvée dans un ravin, présentant des blessures par balle. En addition, deux autres cas, bien que non encore confirmés par les autorités, concernent Ivonne, une femme trans, et Gaby Ortiz, styliste trans dont le corps a été découvert dans l'État de Hidalgo.
Des déclarations controversées du Président mexicain
Cette vague de violence intervient après des commentaires offensants du Président mexicain Andrés Manuel López Obrador, qui a décrit une députée trans comme un travesti. Malgré des excuses ultérieures, cet incident a suscité beaucoup de réprobation auprès du public et de la communauté LGBT+.
Les actes de violence au Mexique font écho aux résultats d'une étude récente réalisée par le Trans Murder Monitoring Project, qui a mis en évidence que 321 personnes transgenres et de genre divers ont été assassinées dans le monde en 2023. Parmi les victimes, 94 pour cent étaient des femmes trans ou des personnes trans-féminines, et jusqu'à 80 pour cent des meurtres signalés concernaient des personnes trans touchées par le racisme.
Erreur politique et excuses présidentielles
La situation a pris une tournure positive lorsque le président a publiquement présenté ses excuses lors d'une conférence de presse. Reconnaissant son erreur, il a affirmé son respect pour la liberté individuelle et la responsabilité que chacun porte, quelle que soit son identité. Ces excuses ont été rapidement acceptées par Luévano.
Un symbole de lutte pour les droits trans
Salma Luévano, membre de la Chambre des députés du Mexique et du même parti politique que le président, Morena, utilise le terme "diputrans" pour mettre en lumière les défis auxquels font face les femmes transgenres. Elle a précédemment souligné l'importance de sa lutte pour la reconnaissance et les droits des personnes trans au sein de la société.
Dans ses déclarations, Luévano a exprimé le souhait de continuer le dialogue avec le président, soulignant le chemin restant à parcourir pour l'égalité des droits. Cette interaction met en évidence la complexité de la reconnaissance des identités de genre et la nécessité d'une sensibilisation continue sur ces sujets.
Le président Obrador a conclu en soulignant que l'amour et la liberté transcendent le genre, une déclaration significative dans le contexte des droits LGBT+. Cette situation met en lumière l'importance du respect et de la compréhension des diverses identités de genre, un sujet crucial pour la communauté LGBT+.
Recevez nos articles, nos actualités et nos dossiers toutes les semaines. Restez éveillés ! 🏳️🌈