Le Sénat s'oppose-t-il à l'écriture inclusive ?
Publié le 26/10/2023 à 10:52 - Édité le 30/11/2023 à 08:40Les débats concernant l'écriture inclusive ne sont pas nouveaux. Pourtant, ces discussions semblent avoir pris une tournure inédite au sein du Sénat français. Une proposition de loi a récemment été adoptée par la commission de la culture, de l'éducation et de la communication du Sénat, et son contenu pourrait avoir des répercussions profondes sur la manière dont nous envisageons la langue française.
Qu'est-ce que l'écriture inclusive ?
L'écriture inclusive est une approche linguistique qui vise à inclure toutes les identités de genre dans la langue française. Elle se manifeste souvent par l'introduction d'un point médian pour suggérer une forme neutre du mot, par exemple "étudiant.e.s". Mais la proposition de loi présentée par la sénatrice Pascale Gruny semble chercher à restreindre cet usage.
Les détails de la proposition
La proposition, qui a été débattue en commission, cherche à étendre les interdictions existantes concernant l'écriture inclusive. Elle ne se limite pas uniquement aux documents officiels ou administratifs. Elle s'étend également à la sphère privée, incluant des éléments tels que les annonces de vente, les contrats de travail, et même les offres d'emploi.
Un point particulièrement saillant de cette proposition est l'interdiction des pronoms neutres comme "iel", "al", ou "ul". Ces pronoms sont devenus de plus en plus courants parmi les personnes non binaires ou celles qui ne s'identifient pas strictement comme homme ou femme.
Des implications plus larges
En dépit de la position du Sénat, l'écriture inclusive a été soutenue comme un outil d'égalité et d'inclusivité. Des circulaires précédentes avaient déjà tenté d'encadrer son utilisation, notamment dans les textes officiels. Toutefois, cette proposition va un cran plus loin en cherchant à codifier ces restrictions dans la loi.
Les opposants à cette mesure mettent en avant le caractère inclusif et progressiste de cette écriture. Pour eux, elle reflète une société qui évolue et qui cherche à être plus inclusive. Cependant, pour ses détracteurs, elle serait un obstacle à la clarté de la langue française.
L'écriture inclusive : une menace ou une progression ? La question reste ouverte. Ce qui est certain, c'est que le débat autour de cette proposition sera animé, surtout avec l'examen en séance publique prévu pour le 30 octobre.
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