Transidentité : Pourquoi il ne faut plus utiliser le mot transsexuel ?

Depuis des décennies, les termes employés pour désigner les personnes ne s'identifiant pas au genre assigné à leur naissance ont évolué. Historiquement, on utilisait le terme transsexuel. Cependant, l'acronyme LGBT+ et les acteurs de cette communauté ont favorisé l'utilisation de transgenre. Pourquoi ce changement ?

Le mot transsexuel suggère une transition de sexe, ce qui ne capture pas la complexité des expériences et des identités. De nombreuses personnes trans n'optent pas pour des interventions chirurgicales ou hormonales, elles ressentent simplement une discordance entre leur identité de genre et le sexe qui leur a été assigné à la naissance.

Identité de genre vs Orientation sexuelle

Il est essentiel de différencier l'identité de genre de l'orientation sexuelle. L'identité de genre concerne la manière dont une personne se perçoit elle-même, tandis que l'orientation sexuelle se rapporte à l'attirance envers autrui. Un individu transgenre peut être attiré par des hommes, des femmes, les deux ou aucun. Les mots tels que homosexuel, hétérosexuel et pansexuel parlent d'attirance, non d'identité.

Une personne transgenre pourrait, par exemple, être née avec des caractéristiques physiques typiquement féminines, mais s'identifier comme un homme. Elle pourrait également ne pas s'identifier strictement comme homme ou femme, définissant ainsi une identité non-binaire.

Les implications de la terminologie

L'utilisation du terme transsexuel a des implications cliniques et sociétales. Historiquement, il était associé à une pathologie mentale, renforçant les stigmates et les préjugés. La classification de la "transsexualité" comme trouble mental a longtemps justifié des protocoles médicaux et judiciaires intrusifs envers la communauté trans.

Cependant, des avancées notables ont été réalisées. En 2022, la classification internationale des maladies (CIM-11) a exclu l'incongruence de genre de la catégorie des troubles mentaux, marquant ainsi une étape importante dans la reconnaissance des droits des personnes trans et de leur identité.

En conclusion, le choix des mots est primordial. Ils façonnent notre compréhension, influencent nos attitudes et ont un impact direct sur les vies des personnes concernées. En choisissant d'utiliser transgenre plutôt que transsexuel, nous reconnaissons l'importance de l'identité de genre tout en éliminant les connotations pathologiques.

Faut-il bannir le terme : transsexuelle ?