Le dilemme de l'exil pour les LGBTQ+ en Tunisie : Partir ou rester pour résister ?
Publié le 16/10/2023 à 10:40 - Édité le 16/10/2023 à 10:45La peine encourue pour homosexualité peut aller jusqu’à trois ans de prison, selon l’article 230 du code pénal tunisien. Ylos, 30 ans, en sait quelque chose. Trahie par son employeur en 2020, elle a été arrêtée et a subi violences physiques et psychologiques avant d’être relâchée faute de preuves. Cette expérience l’a forcée à vivre recluse pendant neuf mois, ce qui l'a amenée à envisager sérieusement l'exil. Comme Ylos, plusieurs personnes LGBT+ sont forcées de prendre des décisions qui influenceront le reste de leur vie.
La résistance malgré l'oppression
D'un autre côté, il y a ceux qui choisissent de rester et de combattre l'intolérance de l'intérieur. Ce choix n'est pas sans risque, mais il est motivé par le désir de changer les mentalités et de militer pour une Tunisie plus inclusive. Le coût émotionnel et physique de cette résistance est élevé, mais la détermination demeure.
L'exil comme une quête d'utopie
L'exil, pour beaucoup, représente un espoir d'une vie meilleure où ils peuvent vivre leur identité au grand jour. Ylos rêve d'une maison dans le style de celle de Twilight, d'un mariage et d'enfants : une utopie en Tunisie, mais une possibilité dans d'autres pays plus accueillants pour la communauté LGBT+.
Le choix de partir ou de rester n'est pas anodin. Il reflète la réalité quotidienne de la communauté LGBT+ en Tunisie, où la décision de lutter sur place ou de chercher refuge ailleurs est souvent un choix entre deux maux. Cette dichotomie n'est pas uniquement tunisienne; elle est partagée par de nombreuses personnes LGBT+ dans le monde entier, contraintes de jongler entre leur sécurité personnelle et leur désir de changement social.
Le dilemme reste entier. Partir pour vivre librement son identité ou rester pour combattre une société oppressive ? Quel que soit le choix, il est d'ordre public de continuer à rendre visible ces réalités pour que, un jour, la question de l'exil ne se pose plus.
Source : Têtu
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