Le calvaire administratif des personnes transgenres : Le cas kafkaïen de Jessica
Publié le 26/09/2023 à 16:27 - Édité le 26/09/2023 à 16:33L'identification selon l'État : Un fardeau pour les personnes trans
Il semblerait que dans la quête pour changer son identité de genre, une personne doive traverser un véritable labyrinthe administratif. Prenez Jessica, une Bruxelloise qui a voulu que le "F" remplace le "M" sur sa carte d'identité. À la suite de ce changement, elle s'est retrouvée dans un imbroglio administratif sans précédent. Accès bloqué à ses anciens documents professionnels, des formations qui s'évaporent dans le néant, un contrat de bail qui disparaît. Apparemment, le système est configuré pour donner aux femmes et hommes transgenres un avant-goût de ce que c'est que de devenir un "fantôme administratif".
Le numéro qui dicte tout
Le coupable principal dans cette tragédie administrative est le numéro de registre national. Ce numéro de 11 chiffres, dont le 9e chiffre indique le sexe du citoyen, subit une transformation lors d'un changement d'enregistrement de sexe. Ah, la technologie, n'est-ce pas sublime ? Cependant, ce changement de numéro entraîne des complications inattendues. Le nouveau numéro est censé se lier automatiquement à l'ancien au sein de diverses administrations. Bien sûr, « automatiquement » semble être un mot à géométrie variable.
Ce qu'on ne vous dit pas sur le changement de genre
Les associations comme Genres Pluriels sonnent l'alarme depuis longtemps. Pour elles, la question est simple : pourquoi l'État doit-il même avoir un mot à dire sur l'identité de genre des citoyens ? À défaut de retirer l'information liée au genre, elles recommandent au moins de garder le même numéro de registre national, rendu non genré et surtout invisible pour les tiers.
Jessica, elle, fait face à un autre défi : le changement de prénom. Étant de nationalité roumaine, elle est coincée entre les restrictions de la Belgique et celles de son pays d'origine. Parce qu'apparemment, l'injustice administrative ne connaît pas de frontières.
Au final, ce que Jessica, et tant d'autres, vivent n'est pas seulement une incohérence bureaucratique. C'est une violation de leur droit à l'identité, un parcours d'obstacles institutionnels qui ne fait qu'alourdir leur démarche de transition. Et pour ceux qui pensent que tout cela est simple, peut-être est-il temps de prendre un peu de recul et de réaliser que la bataille pour l'identité va bien au-delà d'un bout de plastique dans votre portefeuille.
Si vous avez déjà eu des maux de tête en remplissant un formulaire administratif, imaginez vivre dans la peau de Jessica.
Source : RTBL.be
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