Bon débarras Civitas ! Darmanin envisage sa dissolution
Publié le 08/08/2023 à 11:15 - Édité le 08/08/2023 à 11:20Gérald Darmanin, notre actuel ministre de l'Intérieur, a récemment mis en lumière son intention de mettre fin à Civitas. Cette organisation, marquée par des tendances nationalistes et catholiques intégristes, s'est retrouvée dans la tourmente après des remarques ouvertement antisémites faites fin juillet. Lors d'une conférence estivale, Pierre Hillard, un essayiste associé au mouvement, a fait référence à la situation pré-révolutionnaire des juifs en France, suggérant un retour à un temps où la plupart d'entre eux étaient privés de nationalité française.
"Peut-être devrions-nous revenir à l'époque précédant 1789 concernant le statut des juifs en France... La naturalisation de Juifs en 1791 a ouvert la voie à l'immigration."
Darmanin réagit fermement
Face à cette sortie, Gérald Darmanin n'a pas hésité à montrer son indignation, soulignant que l'antisémitisme n'avait aucune place en France.
"L’antisémitisme n’a pas sa place dans notre pays. Je condamne fermement ces propos et saisis le procureur de la République. De plus, j’ai entamé une démarche pour dissoudre Civitas."
Un écho national
Bien évidemment, cette affaire a trouvé un écho chez de nombreuses personnalités politiques. Des voix notables comme celles de LFI, Renaissance et même des organisations telles que l'UEJF et la Licra ont vivement condamné ces propos. Jean-Luc Mélenchon, en précurseur, avait lui-même appelé à des mesures fermes contre l'antisémitisme. Il est bon de rappeler que l'institut Civitas, flirtant avec l'extrême droite catholique, avait obtenu en 2016 une reconnaissance leur permettant d'accéder au financement des partis politiques. D'ailleurs, ils n'avaient pas hésité à appuyer Eric Zemmour lors des présidentielles 2022. Sans oublier que quelques mois plus tôt, le président du mouvement, Alain Escada, avait invité ses partisans à manifester contre un projet d'accueil pour demandeurs d'asile à Saint-Brévin.
Les accusations d'homophobie et de transphobie pesant sur Civitas
Outre les récents propos antisémites qui ont ébranlé la sphère politique, Civitas n'est pas à son premier scandale. En effet, cette association, depuis sa création, est également largement critiquée pour ses positions marquées d'homophobie et de transphobie. Plusieurs incidents témoignent de cette attitude discriminatoire. Par exemple, Civitas s'est toujours positionnée contre la loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe, organisant d'importantes manifestations pour dénoncer ce qu'ils considèrent comme une "déconstruction de la famille traditionnelle". Leur rhétorique ne s'arrête pas là. Ils ont, à de multiples reprises, qualifié l'homosexualité de "contre-nature" et de "perversion".
Quant à la question transgenre, Civitas adopte une posture tout aussi radicale. Rejetant la notion même d'identité de genre, ils considèrent que les hommes et femmes trans souffrent de "dérèglements psychologiques". L'association est allée jusqu'à appeler à l'opposition contre les programmes d'éducation sexuelle incluant des informations sur la diversité des genres. Cette stigmatisation systématique de la communauté LGBT+ par Civitas lui a valu de nombreux détracteurs. Nombreux sont ceux qui estiment que de tels propos renforcent la haine et les discriminations à l'encontre de ces communautés. Dans un contexte où la lutte pour les droits et la reconnaissance des LGBT+ est toujours d'actualité, les positions de Civitas ne font qu'exacerber les tensions et les divisions au sein de la société française.
Bref vivement sa dissolution !
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