Transgenres et PMA : le gouvernement reste muet sur l'exclusion des hommes trans
Publié le 03/08/2023 à 10:17 - Édité le 03/08/2023 à 10:25La proposition de loi de LFI : une avancée pour la PMA et les hommes trans?
La loi de bioéthique semble encore avoir des lacunes, même un an après que le Conseil constitutionnel ait validé l'exclusion des hommes trans de la "PMA pour toutes", sur la base des principes d'égalité. En réponse à cette situation, les députés de LFI ont présenté une proposition de loi début juillet pour réclamer l'accès à ce droit pour les hommes trans capables de gestation.
Cette nouvelle proposition de loi vise également à autoriser la méthode Ropa, qui permettrait à une femme ou un homme trans de donner un ovocyte à sa partenaire pour une procréation médicalement assistée (PMA). Une telle méthode établirait un lien biologique entre les deux parents et leur enfant.
Agnès Firmin Le Bodo : une position gouvernementale inchangée
Lorsque Libération a interrogé la ministre déléguée chargée de l'Organisation territoriale et des Professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo, celle-ci s'est contentée de réitérer la position du gouvernement :
« Nous examinerons cette question lorsque le débat atteindra l'hémicycle, si toutefois il y parvient. Nous avons déjà abordé ce sujet lors de la discussion du texte, notamment concernant la méthode dite Ropa. Les amendements ont été rejetés à l'époque avec une position du gouvernement qui avait été assez claire sur ce sujet. »
Cette méthode, bien que autorisée en Espagne, a finalement été refusée lors de la dernière révision de la loi de bioéthique. Certains ont interprété cela comme un pas vers l'acceptation de la gestation pour autrui (GPA), une pratique actuellement illégale en France.
Qu'est-ce que la loi bioéthique ?
La loi bioéthique est un ensemble de lois qui encadrent les recherches et les pratiques médicales ayant un impact sur l'être humain. Elle a pour objectif de protéger les droits des individus, de garantir la sécurité des patients et d'assurer la qualité des soins.
La loi bioéthique française a été adoptée en 1994 et a été révisée en 2004 et 2011. Elle comprend plusieurs grands principes, notamment :
- Le respect de la personne humaine : la loi bioéthique interdit toute pratique qui porte atteinte à l'intégrité physique ou psychique de la personne humaine.
- Le consentement libre et éclairé : toute personne doit donner son consentement libre et éclairé avant de subir une intervention médicale.
- Le secret médical : les professionnels de santé sont tenus au secret médical, ce qui signifie qu'ils ne peuvent pas divulguer les informations médicales d'un patient sans son consentement.
- La sécurité des patients : la loi bioéthique impose aux professionnels de santé de respecter les règles de sécurité afin de prévenir les risques d'infection et d'autres complications.
- La qualité des soins : la loi bioéthique garantit la qualité des soins en imposant aux professionnels de santé de se former et de respecter les bonnes pratiques.
La loi bioéthique est un texte complexe qui évolue en permanence. Elle est régulièrement révisée pour tenir compte des progrès scientifiques et des nouvelles technologies. Elle est également mise en œuvre par des instances spécifiques, comme le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) et l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
La loi bioéthique est importante car elle permet de garantir les droits des individus, de protéger la sécurité des patients et d'assurer la qualité des soins. Elle est un pilier de la bioéthique française et contribue à faire de la France un pays leader dans ce domaine.
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