Fuir pour la liberté d'aimer : Survivre à l'homophobie d'état Ougandais
Publié le 18/07/2023 à 17:16 - Édité le 18/07/2023 à 17:34La situation se complique de plus en plus pour les personnes LGBTQ+ en Ouganda. Yoweri Museveni, le Président du pays, a sanctionné le 29 mai une loi considérée comme l'une des plus oppressives du monde envers les homosexuels. Un vent de terreur souffle désormais sur ce pays d'Afrique de l'Est.
Nicholas Mujisha, un jeune homme gay de 25 ans, témoigne depuis Nairobi, capitale du Kenya où il a trouvé refuge. Il affirme:
"J'ai dû quitter mon pays avant que la loi ne soit promulguée, ses conséquences se faisaient déjà sentir. J'ai perdu quatre amis depuis février."
La violence policière, les lynchages publics et les expulsions de logements ont considérablement augmenté ces derniers mois.
Une pression insoutenable sur les organisations LGBTQ+
Les associations soutenant la communauté LGBTQ+ ont été contraintes de fermer leurs portes suite à l'adoption de cette loi, selon Nicholas, qui est également un militant de l'association Égalité Transgenre (TEU).
"La police a pillé nos bureaux, infiltré notre groupe WhatsApp et obtenu tous nos détails. Nous avons commencé à recevoir des appels inquiétants nous proposant des rendez-vous. Nous devions partir avant d'être arrêtés."
Sévère renforcement des sanctions
Si une loi de l'époque coloniale interdisait déjà les actes homosexuels, l'intolérance a atteint un nouveau sommet avec cette nouvelle législation. Tout acte considéré comme une "promotion de l'homosexualité", y compris les actions des organisations de défense des droits de l'homme, est maintenant passible de 20 ans de prison.
- Crimes aggravés : avoir des relations sexuelles avec des mineurs, des personnes handicapées ou des proches, sont punis de peine de mort.
- Discriminations légalisées : la loi renforce les discriminations en matière de logement et d'emploi.
- Délation encouragée : le texte encourage la dénonciation aux autorités.
Robert Mugabe, un Ougandais de 30 ans, a également dû fuir vers le Kenya. Il rapporte:
"Un jour, je suis rentré chez moi et mon petit frère m'a dit : 'les parents parlent de toi, ils attendent la nouvelle loi pour agir'. J'ai dû partir le soir même."
Bien que l'homosexualité y soit également illégale, le Kenya est le seul pays de la région qui accepte les réfugiés en raison de leur identité sexuelle.
Même si deux pétitions remettant en question la constitutionnalité de la loi ont été déposées en Ouganda, au moins neuf personnes ont déjà été inculpées en un mois.
Les atrocités contre la communauté LGBT en Ouganda
La communauté LGBT en Ouganda fait face à une violence inhumaine et une discrimination systémique. Voici quelques incidents récents qui mettent en évidence cette réalité choquante :
- En 2019, un homme homosexuel a été lynché par une foule furieuse.
- En 2020, un mari en colère a brûlé vif sa femme lesbienne.
- En 2021, des parents ont chassé leur fille lesbienne de la maison.
Ce ne sont là que quelques exemples de l'horreur quotidienne vécue par les personnes LGBT en Ouganda. La gravité de la situation appelle une intervention urgente de la communauté internationale pour sauvegarder les droits des LGBT en Ouganda.
Que peut faire la communauté internationale pour aider?
La communauté internationale dispose de plusieurs moyens pour soutenir les personnes LGBT en Ouganda :
- Exercer une pression sur le gouvernement ougandais pour réviser les lois qui criminalisent l'homosexualité.
- Apporter un soutien direct aux victimes de violence et de discrimination.
- Promouvoir la tolérance et la compréhension de l'homosexualité en Ouganda.
Il est impératif que la communauté internationale intervienne pour protéger les droits des personnes LGBT en Ouganda. Chaque individu, qu'il soit LGBT ou non, mérite de vivre en toute sécurité et dignité, libre de toute forme de violence ou discrimination.
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