Nouveau plan Anti-LGBT+ du gouvernement : déception amère pour les associations
Publié le 12/07/2023 à 09:48 - Édité le 12/07/2023 à 09:55Le 10 juillet, le gouvernement a révélé un nouveau plan contre la haine et les discriminations envers la communauté LGBT+. Cela a suscité de vives critiques de la part des associations qui ont participé à l'élaboration de ce plan. Elles regrettent amèrement que leurs revendications soient largement passées sous silence. Le plan a été présenté dans les locaux de LGBT+ SOS Homophobie. Les associations concernées, dont Acceptess-T, Act Up Paris, AIDES Paris, Les désobéissan.t.e.s, Ardhis, OUTrans et l’Inter-LGBT, ont dénoncé une "instrumentalisation" de leur participation.
Le combat des trans ignoré
Elles déplorent notamment que le plan ne prenne pas en compte l’"invisibilisation des transidentités" et l’absence de mesures efficaces contre la transphobie. Les associations soulignent également que ce nouveau plan fait l’impasse sur des questions cruciales, comme la facilitation de l'accès aux droits pour les demandeurs d'asile ou les couples binationaux LGBT+.
"Ce qui est fait pour nous, sans nous, se fait contre nous", affirment-elles dans un communiqué.
Des attentes déçues et des leçons non apprises
Les associations reconnaissent quelques mesures positives mais critiquent un manque de volonté politique. Elles estiment que le nouveau plan aurait dû s’appuyer sur une évaluation indépendante du précédent plan (2020-2023). Libération cite Véronique Godet, qui partage cette vision :
"Le financement proposé est intéressant mais il serait préférable qu'il soit effectif. Nous avons du mal à fidéliser nos bénévoles...Nous sommes obligés de refuser certaines sensibilisations en milieu scolaire car nous ne sommes plus assez nombreux."
SOS Homophobie a noté une augmentation de 26 % des agressions physiques LGBTphobes entre 2021 et 2022 dans son rapport annuel, publié le 16 mai. Cela souligne la nécessité urgente d'une action efficace.
La ministre de l'Egalité dévoile le plan
La ministre chargée de l’Egalité entre les hommes et les femmes, Isabelle Lonvis-Rome, a présenté le plan 2023-2026 contre la haine anti-LGBT le 10 juillet. Malgré les 100 mesures annoncées et un budget supplémentaire de 7 millions d'euros pour soutenir les centres LGBT+, Véronique Godet, coprésidente de SOS Homophobie, le juge décevant.
"Comme toujours, les enjeux politiques passent avant le droit des personnes"
Le nombre d'agressions contre les personnes LGBT+ est en forte augmentation en France. Selon SOS Homophobie, cette situation alarmante nécessite des mesures urgentes et efficaces.
Les attentes frustrées des militants LGBTQI+
Les récentes déclarations du gouvernement ont soulevé une vague d'indignation parmi les défenseurs des droits des personnes LGBTQI+. Véronique Godet, co-présidente de SOS Homophobie, a exprimé une profonde déception.
"Nous espérions une avancée significative en matière de droit à l'autodétermination. Malheureusement, cela n'a pas été le cas. Les droits des personnes trans semblent être devenus un enjeu politique."
La ministre réagit
En réponse à ces critiques, la ministre a déclaré que le moment n'était pas encore opportun pour prendre des mesures concrètes.
"La loi de 2016, qui simplifie le changement de genre à l'état civil, est en cours d'évaluation. Ce n'est pas le bon moment pour agir, mais nous n'avons pas fermé la porte." a-t-elle insisté.
Le défi des intersexes
Concernant cette dernière question, Isabelle Lonvis-Rome a évoqué la loi bioéthique du 2 août 2021. Selon elle, cette loi garantit l'orientation de ces enfants vers des centres médicaux spécialisés, sans pour autant interdire cette pratique. La loi a déjà été critiquée par la Cour européenne des droits humains.
Faites-vous votre propre opinion en consultant le Plan national pour l'égalité, contre la haine et les discriminations anti LGBT+
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