Grande Bretagne : exclusion des personnes trans dans le monde du cyclisme
Publié le 29/05/2023 à 10:39 - Édité le 29/05/2023 à 10:41Dans une démarche marquante, la Fédération britannique de cyclisme a récemment annoncé son intention d'empêcher les femmes transgenres de concourir dans les compétitions féminines de haut niveau. Cette décision a été prise dans le but de favoriser ce qu'ils appellent "l'équité" dans le sport.
La Fédération a prévu de segmenter les courses en deux catégories distinctes : la catégorie "ouverte" et la catégorie "féminine". Les hommes et femmes transgenres, ainsi que les personnes non-binaires et les hommes cisgenres, auront la possibilité de participer à la catégorie "ouverte". La catégorie "féminine", quant à elle, sera exclusivement réservée aux personnes assignées femmes à la naissance.
Avant cette annonce, la Fédération avait un règlement en place qui exigeait des coureuses transgenres qu'elles maintiennent un faible taux de testostérone pendant au moins 12 mois avant de pouvoir concourir. Cependant, cette règle a été suspendue en avril, suite à la tentative d'Emily Bridges, une femme transgenre, de participer aux championnats nationaux d'omnium en catégorie féminine, malgré son inéligibilité déterminée par l'Union cycliste internationale (UCI).
La réaction de Bridges à cette nouvelle politique a été vive. Sur les réseaux sociaux, elle a condamné cette décision, la décrivant comme un "acte violent" et a critiqué la Fédération comme une "organisation en déliquescence".
La décision prise par la Fédération britannique de cyclisme n'a pas été prise à la légère. Elle est le fruit de neuf mois de réflexion et de consultations, qui ont impliqué diverses parties prenantes, dont des cyclistes de l'équipe de Grande-Bretagne. Les recherches menées lors de ces consultations ont montré que les individus qui ont vécu leur puberté en tant qu'hommes ont un avantage significatif en termes de performances, un avantage qui ne peut être entièrement compensé par la suppression de la testostérone.
La Fédération a déclaré : "Des recherches montrent que même après la suppression de la testostérone, les femmes transgenres qui ont effectué une transition après la puberté conservent un avantage en termes de performance". Aucune date précise n'a été donnée pour l'application de cette nouvelle réglementation, la Fédération ayant simplement indiqué qu'elle serait mise en place avant la fin de l'année.
Il est intéressant de noter que l'UCI a une politique différente. Elle permet aux femmes transgenres qui ont vécu une puberté masculine de participer aux épreuves féminines si leur taux de testostérone a été réduit à 2,5 nanomoles par litre au cours des deux années précédentes.
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