Cameroun : Refus de la visite de l'ambassadeur français de la cause LGBTQ+
Publié le 21/06/2023 à 12:06 - Édité le 21/06/2023 à 12:18Apparemment, le Cameroun n'est pas prêt à discuter des droits des personnes LGBTQ. Jean-Marc Berthon, qui est le nouvel ambassadeur français chargé des droits des personnes LGBTQ, avait prévu de faire un saut au Cameroun du 27 juin au 1er juillet. Il voulait jaser avec les gens du coin sur la situation des droits des personnes LGBTQ là-bas, où, soit dit en passant, être homosexuel est toujours considéré comme un crime. Mais, Yaoundé, la capitale, a clairement dit: "Pas question !".
La réponse claire du gouvernement camerounais
Le Ministre des Relations extérieures du Cameroun, Lejeune Mbella Mbella, a été sans détour. Il a dit à l’administration territoriale que le gouvernement n'était pas content des activités que Jean-Marc Berthon comptait mener au Cameroun. D'ailleurs, il a aussi rappelé que l'ambassadeur français avait été informé des inquiétudes du gouvernement camerounais. Selon lui, les positions du Cameroun sur des sujets comme l'identité de genre et l'orientation sexuelle sont claires et ils n’ont pas l'intention d'en discuter.
“ Il n'est pas possible de parler des personnes LGBTQ au Cameroun, d'autant que le fait est qualifié de crime de droit commun ”
c'est ce qu'a souligné Lejeune Mbella Mbella. En gros, il dit que c'est hors de question de discuter des droits des personnes LGBQ parce que l’homosexualité est considérée comme un crime chez eux.
Un timing sensible
La visite que Jean-Marc Berthon voulait faire tombe à un moment un peu tendu. Le Conseil national de la Communication au Cameroun a récemment averti les médias de ne pas promouvoir l'homosexualité. Donc, on peut dire que c’était vraiment pas le bon moment pour aborder ces sujets au Cameroun.
Et juste pour info, Jean-Marc Berthon bosse au ministère des Affaires étrangères depuis 1996 et a été nommé à ce poste d'ambassadeur pour les droits des personnes LGBTQ en octobre 2022. C'est la première fois que la France a un poste comme ça.
Rappel de la condition LGBTQ au Carmeroun
- Criminalisation de l'homosexualité: au Cameroun, l'homosexualité est considérée comme un crime par l'article 347 -1 de la loi 2016/007 du 12 juillet 2016 portant code pénal camerounais.
- Stigmatisation sociale: la communauté LGBTQ fait face à une forte stigmatisation et à de la discrimination de la part de la société camerounaise en général.
- Violence: les LGBTQ sont souvent victimes de violences physiques et verbales en raison de leur orientation sexuelle ou identité de genre.
- Manque de protection légale: il n'existe aucune loi au Cameroun protégeant contre la discrimination ou la violence.
- Restrictions sur la liberté d'expression: les militants et défenseurs des droits des LGBTQ sont souvent confrontés à des restrictions en matière de liberté d'expression et de réunion.
- Accès aux soins de santé: difficultés à accéder aux services de santé, notamment en raison de la discrimination et de la stigmatisation.
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