L'athlète Halba Diouf, femme trans, privée des Jeux Olympiques 2024
Publié le 20/06/2023 à 12:53 - Édité le 20/06/2023 à 13:05Halba Diouf, une jeune athlète transgenre passionnée par la course, rêvait de participer aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Malheureusement, un nouveau règlement de la FIA l'a exclue des compétitions féminines. Pour Halba, la course représente bien plus qu'une passion : "J'ai besoin de courir, je pense que c'est comme une sorte de thérapie, quand je suis sur la piste, j'oublie tout. Je me sens puissante. J'ai l'impression de dominer", raconte-t-elle.
Les femmes trans exclues des compétitions féminines
En début d'année, Halba brille lors d'un championnat régional dans sa spécialité, le 200 mètres, et ses chances de qualification pour les JO semblaient prometteuses. Cependant, il y a trois mois, la Fédération Internationale d'Athlétisme décide d'exclure les femmes trans de toutes les compétitions féminines internationales. Sébastien Coe, président de la fédération, commente : "La majorité de nos experts concluent que les athlètes transgenres ne devraient pas concourir dans les compétitions féminines. Pour beaucoup, les preuves que les femmes trans ne conservent pas un avantage sur les femmes biologiques sont insuffisantes."
"Personne ne va m'empêcher de faire les JO"
Cette décision est un choc pour la jeune sprinteuse qui exprime sa douleur : "C'est très douloureux, pendant quelques semaines, je l’ai très mal vécu. J'aimerais bien faire du sport et de la compétition tranquillement. Quand je fais de la compétition, j'oublie toutes ces oppressions, j'oublie ces choses néfastes que je vis au quotidien, c'est vraiment mon exutoire et on me refuse cela", confie-t-elle. Halba affirme avoir toujours su qu'elle était une femme depuis l'âge de sept ans et a entamé sa transition il y a trois ans grâce à un traitement hormonal.
Malgré cette exclusion, Halba reste déterminée à poursuivre son rêve olympique : "À l'entraînement, j'ai fait 22'30, j'ai les capacités pour faire les JO en 2024 et je vais les faire. Il n'y a personne qui va m'empêcher de les faire, absolument personne", conclut-elle.
"Halba, c'est une chance de médaille, c'est en tout cas une chance de finale, une chance de bien représenter notre pays, bien participer à ces jeux, mais c'est surtout une chance tout court. C'est une vitrine les Jeux Olympiques, à tout point de vue, de manière mondiale donc ce serait tout à fait l'occasion qu'Halba puisse concourir pour notre pays, avec tout ce que ça comporte comme valeur humaine et de tolérance", commente Stéphane Lazarini, entraîneur à Aix Athlé Provence.
Pour défendre sa cause, Halba Diouf aura l'opportunité de s'exprimer le mois prochain devant le comité national olympique.
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