La dé-transition de genre est l'arme trompeuse des conservateurs
Publié le 16/06/2023 à 15:04 - Édité le 16/06/2023 à 16:56Il est temps de lever le voile sur l'exploitation honteuse du phénomène de détransition par les milieux conservateurs et intolérants. Ces derniers, sans aucun scrupule, amplifient ce phénomène rarissime pour alimenter leur agenda rétrograde. Pour rappel, la détransition concerne le cas de personnes qui, pour diverses raisons, mettent fin de manière temporaire ou permanente à leur processus de changement de genre. Cela ne représente qu'une goutte d'eau dans l'océan des expériences des personnes transgenres.
Denise Medico, enseignante à l'Université du Québec, affirme que la majorité des personnes trans qui détransitionnent ne reviennent pas à leur identité cisgenre d'origine, mais adoptent une identité non binaire. Les études montrent que la détransition est extrêmement rare. Pourtant, les forces conservatrices s’emparent de ces cas isolés pour propager une image faussée et stigmatisante des transitions de genre.
Les faits face aux manipulations
- Une étude de 2019 menée en Angleterre sur 3 398 personnes ayant entrepris des soins pour affirmation de genre révèle que seulement 16 personnes (ce qui représente 0,47 %) exprimaient des regrets ou avaient détransitionné.
Étude | Nombre de participants | Nombre de détransitions | % de détransitions | Causes de détransition |
---|---|---|---|---|
Étude de 2019 en Angleterre | 3 398 | 16 | 0,47% | Difficultés sociales, complications physiques, changement d'identité de genre |
Mario Pazos Guerra et collègues en Espagne, 2021 | 796 | 8 | Inconnu | Changement d'identité, genres non binaires, troubles psychologiques, confusion entre identité de genre et orientation sexuelle |
The Lancet Child & Adolescent Health, aux Pays-Bas 2022 | 720 | Inconnu | 2% ont arrêté le traitement | Non précisé |
Malgré ces statistiques édifiantes, les cercles conservateurs brandissent la détransition comme un épouvantail, en ignorant délibérément son caractère marginal. Ils utilisent cette tactique pour semer le doute et légitimer leurs attaques envers la communauté transgenre.
Combattre la désinformation
Il est essentiel de dénoncer vigoureusement l'utilisation malveillante de la détransition par les intolérants. Cette communauté, déjà victime de discriminations et de stigmatisations, n'a pas besoin de subir des assauts supplémentaires basés sur de la désinformation. Les personnes trans ont le droit de vivre leur vie sans être constamment jugées et attaquées pour les choix qu'elles font concernant leur propre identité.
En tant que société, nous devons promouvoir l'acceptation, l'éducation et le soutien, et rejeter catégoriquement les manipulations et les stigmatisations envers les hommes et femmes trans. L’heure est à l'affirmation des droits et de la dignité de chacun, indépendamment de son identité de genre.
Sources utilisées :
Voici quelques sites qui discutent de la dé-transition de genre, les chiffres parlent d'eux-mêmes.
- Wikipédia : Plusieurs études concluent que la dé-transition est rare. Selon une étude publiée en 2019 menée sur les rapports d'évaluation de 3398 personnes ayant accédé à des soins d'affirmation de genre en Angleterre, 16 personnes (soit 0,47%) ont exprimé qu'elles regrettaient leur transition ou ont dé-transitionné, dont dix qui ont dé-transitionné temporairement. Ces personnes évoquent diverses raisons : difficultés sociales (le plus souvent), complications physiques, changements d'avis concernant leur identité de genre (source).
- La Presse : Les travaux de recherche en cours visent à comprendre le vécu des jeunes dans la vingtaine qui entament une dé-transition. On estime que moins de 10 % des personnes interrompent leur transition. Il est à noter que les personnes en dé-transition ne retournent pas nécessairement à leur sexe biologique. Beaucoup se considèrent comme non-binaire ou queer. Il a été observé ces dernières années une augmentation du nombre de personnes trans qui entament un processus d’affirmation de leur identité (source).
- Genethique.org : Le phénomène de dé-transition est très difficile à évaluer et est considéré comme "extrêmement rare" selon les associations militantes. Cependant, alors que le nombre de transitions a augmenté de 3200% en dix ans au Royaume-Uni, aucune clinique du pays ne collecte de données sur les demandes de dé-transition. En 2019, Charlie Evans, un journaliste scientifique britannique, crée le DAN et reçoit en trois mois plus de 300 messages de jeunes femmes qui regrettent leur transition (source).
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