Le gène gay n'existe toujours pas selon une récente étude
Publié le 30/05/2023 à 13:26 - Édité le 30/05/2023 à 13:45- La question de l'origine de l'homosexualité, qu'elle soit biologique ou non, est posée depuis les débuts de la génétique.
- En 1991, Simon LeVay, neurobiologiste anglo-américain et homosexuel, remarque une différence dans la structure de l'hypothalamus chez les homosexuels.
- En 1993, le Dr Dean Hamer, de l'Institut national du cancer à Washington, trouve une modification de structure dans une zone du chromosome X, appelée Xq 28, chez trente-trois des quarante paires de frères homosexuels qu'il analyse. Cette découverte est interprétée comme suggérant une origine génétique de l'homosexualité.
- Malgré la réaction enthousiaste des médias à l'idée d'un "gène de l'homosexualité", Hamer n'a pas démontré comment ce gène pourrait prédire l'orientation sexuelle.
- Six ans plus tard, une équipe canadienne ne trouve pas de lien entre la région Xq 28 du chromosome X et l'homosexualité masculine en reproduisant le protocole de Hamer avec une centaine de sujets homosexuels.
- En août 2019, cette conclusion est confirmée par l'analyse la plus complète jamais réalisée sur le sujet, menée par l'équipe du généticien Benjamin Neale de l'université d'Harvard. Selon cette analyse, il est impossible de prédire l'orientation sexuelle d'une personne à partir de son génome.
La question a été posée dès les balbutiements de la génétique : l’homosexualité est-elle d’origine biologique ou non, innée ou acquise ?
Simon LeVay et la structure de l'hypothalamus
En 1991, alors que le débat agite la communauté gay, c’est le neurobiologiste anglo-américain Simon LeVay, lui-même homosexuel, qui annonce avoir remarqué une structure de l’hypothalamus différente chez les homosexuels.
Qu'est-ce que l'hypothalamus ?
L'hypothalamus est une petite région du cerveau située au-dessus de la tige pituitaire. Il joue un rôle crucial dans de nombreuses fonctions importantes du corps. Il est considéré comme le centre de contrôle pour de nombreuses fonctions corporelles.
L'hypothalamus est responsable de la régulation de certaines fonctions métaboliques et d'autres activités du système nerveux autonome. Il synthétise et secrète certaines hormones, notamment celles qui stimulent ou inhibent la libération d'hormones dans l'hypophyse, contrôlant ainsi de nombreuses fonctions du corps.
L'hypothalamus est impliqué dans diverses fonctions du corps, notamment :
- Le contrôle de l'homéostasie corporelle (l'équilibre interne du corps), en régulant des facteurs tels que la température corporelle, la faim, la soif et la réponse au stress.
- La régulation du sommeil et des cycles veille-sommeil.
- La production de certaines hormones, comme l'ocytocine et la vasopressine.
- La régulation des émotions et des comportements, y compris la réponse au stress, la reproduction et la sexualité.
- Il convient de noter que, malgré sa taille relativement petite, l'hypothalamus a un impact significatif sur le corps. Les troubles de l'hypothalamus peuvent entraîner une variété de problèmes, allant de troubles du sommeil à un déséquilibre hormonal, à des problèmes de poids et à des troubles de la température corporelle.
Une origine génétique de l’homosexualité ?
Puis, à l’été 1993, c’est au tour du Docteur Dean Hamer, de l’Institut national du cancer à Washington, de livrer son analyse des chromosomes de quarante paires de frères homosexuels. Dans trente-trois cas, il a trouvé une même modification de structure, dans une zone du chromosome X appelée Xq 28. Cette découverte semble plaider en faveur d’une origine génétique de l’homosexualité, qui deviendrait alors une caractéristique dont on hérite au même titre que la couleur des yeux. Hamer n’a pourtant pas démontré en quoi ce gène pourrait prédire à lui seul l’orientation sexuelle. Mais la presse s’enflamme pour le "gène de l’homosexualité".
Le gène gay n’existe pas
Six ans plus tard, une équipe canadienne reproduira à la lettre le protocole suivi par Hamer, cette fois sur une centaine de sujets homosexuels. Les chercheurs ne trouvent pas de lien entre l’homosexualité masculine et la région Xq 28. Une conclusion confirmée en août 2019 par l’analyse la plus complète jamais réalisée sur le sujet, sur un demi-million de profils ADN. L’équipe du généticien Benjamin Neale de l’université d’Harvard met un point final au fantasme du gène gay. Selon lui, "il est de facto impossible de prédire l’orientation sexuelle d’une personne d’après son génome".
Source : camintertesse.fr
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