Maroc : Suspension d'une enseignante d'une école française pour apologie de l'homosexualité
Publié le 25/05/2023 à 17:13 - Édité le 25/05/2023 à 17:20La suspension et les accusations
Une suspension controversée d'une enseignante dans une école française au Maroc a suscité une vague d'indignation, révélant des tensions autour des questions de diversité sexuelle dans l'éducation. L'enseignante, identifiée par ses initiales N.G., a été mise à l'écart par la direction de l'école où elle travaille, à Kénitra, suite à une plainte déposée par deux parents d'élèves.
La sanction est tombée le 4 avril. N.G., 55 ans, professeure des écoles, a été suspendue par sa hiérarchie de son poste dans une classe de CM1 de l'école primaire française Honoré-de-Balzac de Kénitra, où elle travaillait depuis presque trente ans. Elle fait l'objet d'une plainte devant la justice pour « apologie de l'homosexualité », déposée fin février par deux parents d'élèves.
Au Maroc, l'accusation est grave. Dans un pays où l'homosexualité est punie jusqu'à trois ans d'emprisonnement, la « propagande LGBT » est considérée comme une atteinte à la religion et est donc encore plus sévèrement condamnée, avec des peines allant de trois à cinq ans de prison.
Selon les rapports, l'enseignante a consacré une de ses leçons à la présentation d'informations sur l'homosexualité et à la diffusion d'idées perçues par certains comme portant atteinte aux référents consacrés de l'islam, touchant ainsi à l'identité religieuse de ses élèves.
Réponse de l'AEFE et réactions
La décision de suspendre l'enseignante a été prise par l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) pour « manquement grave dans sa posture professionnelle et ses pratiques pédagogiques ». Les parents d'élèves ont été informés de la décision après que les responsables aient été convaincus de l'ampleur de l'affaire et de son impact sur les élèves et la réputation de l'école.
Malgré cela, de nombreux parents d'élèves et anciens élèves crient à l'injustice et demandent sa réintégration. Cette affaire soulève de nombreuses questions sur la liberté d'enseignement, les droits de l'homme et la diversité sexuelle dans l'éducation, et continue d'alimenter un débat vif et passionné au sein de la société marocaine.
L'affaire est toujours en cours devant la justice marocaine, et il reste à voir comment elle se déroulera. Quoi qu'il en soit, cet événement a clairement mis en lumière les tensions qui peuvent survenir lorsque les questions de diversité sexuelle entrent en collision avec les valeurs traditionnelles et religieuses dans un contexte éducatif.
- Sources : https://www.lopinion.ma/AEFE-Les-dessous-d-une-polemique-qui-secoue-les-ecoles-francaises_a38742.html
- https://www.liberation.fr/international/afrique/au-maroc-linquietante-suspension-dune-enseignante-dune-ecole-francaise-accusee-dapologie-de-lhomosexualite-20230524_S5PKTWYNNBAEPHYLQK4IXZFA6Q/
- illustration : fr.timesofisrael.com
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