Le Grand Cactus éraflé par une controverse sur la transphobie
Publié le 26/09/2024 à 10:59 - Édité le 26/09/2024 à 11:06Points clés à retenir :
- L'émission belge "Le Grand Cactus" a déclenché une controverse suite à un sketch jugé transphobe, parodiant la chanson 3e sexe d'Indochine.
- Le sketch met en scène deux personnages fictifs, caricatures de Nicola Sirkis et de l'artiste transgenre Rahim Redcar.
- Des propos et des blagues dans le sketch sont vus comme une moquerie des personnes non-binaires et transgenres, attirant l'indignation en ligne.
- L'artiste transegenre belge Alvida est montée au créneau pour critiquer la RTBF, la chaîne de télévision qui diffuse l'émission.
- Malgré les accusations, la RTBF n'a pas retiré le sketch et se défend en invoquant la liberté d'expression.
- Plus de 150 personnes ont déposé quatre plaintes auprès du CSA belge suite à la diffusion du sketch.
- L'instance a ensuite sollicité l'avis de l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes en Belgique.
Belgique : Le sketch "Le Grand Cactus" déclenche l'indignation
L'épisode du 19 septembre 2024 de l'émission belge "Le Grand Cactus" a provoqué une vive réaction. Une parodie de 3e sexe, titre iconique du groupe Indochine, a suscité l'ire de la communauté LGBT+ belge, du fait de sa présentation jugée transphobe. Plusieurs téléspectateurs ont saisi le CSA belge, mais la RTBF se réfugie derrière le principe de la liberté d'expression.
Une satire qui ne passe pas
Le sketch en question, de trois minutes, est une satire orchestrée par les comédiens Damien Gillard et Cécile Giroud. Dans une imitation de Nicola Sirkis - le commandant du navire Indochine, et Rahim Redcar - qui s'est révélé au grand public sous le nom de Christine and The Queens. Rahim, se revendiquant transgenre depuis 2022, ne lie pas son identité au sexe assigné à sa naissance.
L’humour corrosif de cette parodie vise à ridiculiser les personnes non-binaires, qui ne conçoivent pas leur identité de genre en termes de masculin ou féminin et les personnes transgenres. Les paroles du sketch, comme « Garçon, fille ou thé à la menthe, peu m'importe, je suis non genrée », en sont l'exemple frappant. Le sketch n’hésite pas également à faire une analogie avec la notoire rumeur transphobe concernant Brigitte Macron.
Voir cette publication sur Instagram
Le tollé sur le net
La virulence de ce contenu a soulevé une indignation sur les médias sociaux. Alvida, la couronnée du fameux concours de Drag Queens télévisé belge, est la voix de tête du mécontentement, s'étonnant du silence des hautes sphères de la RTBF. « Si la transphobie est une « valeur » que vous prônez, alors je vous rends mon titre volontiers » s'offusque-t-elle sur ses canaux de communication.
L’émission en cause, suivie par le public depuis maintenant dix saisons, a une réputation aiguisée pour sa tonalité ironique. Cela n'a pas semble-t-il provoqué de consternation lors de l’enregistrement. La vidéo du sketch redevient virale, suite à la controverse, sur les plates-formes de l’extrême droite.
Malgré la réprobation générale, la RTBF dénie toute intention « de nuire ou de cibler de façon irrespectueuse les personnes transgenres et non-binaires». La chaîne se défend de tout « appel à la haine » et s'engage à « continuer de défendre la liberté d'expression. »
A l’aune de cette polémique, le CSA a été assiégé par une avalanche de plaintes, plus de 150 selon le quotidien belge Le Soir. En réponse, il a sollicité l'avis de l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes.
La chaîne déchaîne-t-elle par la satire, ou invite-t-elle à une remise en question profonde ? Les marques d'humour peuvent-elles justifier la moquerie ? Ensemble, par le dialogue, démasquons ces silhouettes de la discorde. :jigsaw: 💬
Recevez nos articles, nos actualités et nos dossiers toutes les semaines. Restez éveillés ! 🏳️🌈