Zimbabwe : Deux hommes risquent 14 ans de prison pour relation homosexuelle
Publié le 10/09/2024 à 20:05 - Édité le 10/09/2024 à 20:08Points clés à retenir :
- Deux jeunes hommes risquent 14 ans de prison pour homosexualité au Zimbabwe.
- Le couple formé par Leonard Nyakudya et Tavimbanashe Chawatama, après une dispute suite à des accusations d'infidélité et d'argent disparu, ont vu leur affaire domestique devenir un enjeu de justice nationale.
- Accusés de sodomie, leur relation a mis à jour l'archaïque et discriminatoire législation locale contre les LGBTQ+.
- Le Zimbabwe, héritant de lois datant de l'époque coloniale, criminalise l'homosexualité, bien trop souvent aux dépens de la société moderne.
- Cette discrimination légale persiste non seulement dans la gestion des relations homosexuelles mais se répercute également dans la non-protection des individus LGBTQ+ face à l'emploi, au logement, et plus largement à la discrimination quotidienne.
- Libérés sous caution, Nyakudya et Chawatama attendent le verdict de leur procès, un avenir marqué par l'intolérance et la rigidité d'un système juridique hérité de leur passé colonial.
Malgré les progressions des droits de l'homme observées partout dans le monde, il reste encore des pays où la réalité pour la communauté arc-en-ciel est loin d'être rose. Ainsi au Zimbabwe, deux individus sont confrontés jusqu'à 14 années derrière les barreaux, leur "crime" ? Être homosexuels.
Amour interdit
L'affaire implique deux individus, Leonard Nyakudya, 25 ans, et Tavimbanashe Chawatama, 28 ans, qui sont en couple depuis l'année précédente. Leur problème a commencé par un différend concernant de l'argent manquant et des allégations d'infidélité. L'escalade du litige a provoqué l'intervention des autorités en août dernier. Paradoxalement, en essayant de régler une simple querelle domestique, ils ont révélé malgré eux la nature de leur relation, tombant ainsi sous le coup d'une loi archaïque sanctionnant la sodomie.
Comme s'ils étaient les protagonistes d'un roman dystopique, Nyakudya et Chawatama ont été incriminés pour leur orientation sexuelle, littéralement criminalisée par les textes de loi. L'homosexualité est en effet toujours un délit dans ce pays d'Afrique australe, puni par jusqu'à 14 années d'emprisonnement.
Un legs lourd du passé colonial
Les lois qui s'acharnent aujourd'hui sur Nyakudya et Chawatama ne sont pas d'une facture récente. Elles sont héritées de l'époque coloniale, lorsque le Zimbabwe s'appelait encore Rhodésie. Celles-ci ont été renforcées dans les années 90 et persistent en dépit des changements socio-économiques globaux.
Non seulement les lois laissent peu de place à ceux qui ne sont pas hétérosexuels, mais elles sont également inadéquates pour lutter contre la discrimination envers les LGBTQ+. Ces individus n'ont aucune protection, ni dans l'emploi, ni dans le logement, face à l'intolérance qui résulte de leur orientation sexuelle.
Actuellement libérés sous caution, Nyakudya et Chawatama se voient désormais confrontés à un futur incertain. Si le système juridique décide contre eux, ils s'exposent à endurer les rigueurs d'une loi qui semble ne pas convenir au XXIe siècle.
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