La Russie sourit à la variole du singe mais qui risque de pleurer ?
Publié le 20/08/2024 à 11:10 - Édité le 20/08/2024 à 11:15Points clés à retenir :
- La Russie demeure sereine face à la menace de la variole du singe (moxp) mais ne semble pas prendre en compte les données précédentes qui indiquent une propagation express chez les hommes gays et bisexuels.
- Anna Popova, une figure importante de la protection des consommateurs russes, mise sur les "valeurs traditionnelles" comme bouclier contre cette menace virale.
- L'épidémiologiste Mateo Prochazka réaffirme que le virus n'est pas "étiqueté" LGBT+ et se transmet uniquement par un contact physique prolongé.
- La Russie ignore l'alarme de l'Organisation Mondiale de Santé (OMS) et continue de promouvoir des valeurs divergentes.
- Selon la Russie, trois cas isolés de moxp ont été signalés sans propagation importante.
- Les droits LGBT+ en Russie restent largement bafoués notamment avec l'interdiction de la chirurgie de réassignation de genre et la criminalisation du militantisme LGBTQ+.
La Russie joue la carte des valeurs traditionnelles face à la menace du moxp
Quand vient la question de la variole du singe - ou moxp, comme on la nomme entre professionnels de santé -, la Russie affiche une sérénité à toute épreuve. En effet, Anna Popova, figure de proue de la protection des consommateurs au pays des Tsars, tranche : que craindrait le pays de l'aigle bicéphale face à ce virus ? Après tout, les "valeurs traditionnelles" seraient un rempart contre cette incursion virale.
Mais ralentissons un peu nos pas. Si dans les contrées d'Europe, d'Afrique et même du Pakistan, la variole du singe effraye et se propage, le sujet ne semble pas susciter d'émoi en Russie. Étrange rappel toutefois : la dernière épidémie, qui ébranla nos calendriers entre 2022 et 2023, frappa surtout les hommes gays et bisexuels.
Maîtrise des faits et atmosphere inquietante en Russie
Mais reposons notre boussole dans le sens des faits. Comme le rappelle Mateo Prochazka, épidémiologiste de renom, le virus n'est nullement étiqueté "LGBT+". Il se transmet tout simplement via un contact physique proche avec une personne infectée. Du coup et pour faire clair : il aime les relations en tous genres et ne dédaigne pas les occasions de transmission à la faveur d'une bonne toux ou d'un éternuement.
Pas de quoi inquiéter les autorités russes, semble-t-il. Malgré la sonnette d'alarme tirée par l'Organisation Mondiale de Santé (OMS), la Russie, affichant une confiance robuste, continue d'adopter des valeurs divergentes à l'échelle internationale.
Puis, trois cas de moxp signalés depuis 2022, et sagement isolés. Au pays des balalaïkas, l'idée même d'une contagion à grande échelle de la variole du singe fait sourire.
Pourtant, un rapide coup d'œil vers l'état des droits LGBT+ (Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transgenres) dans le pays fait battre un autre rythme. Chirurgie de réassignation de genre interdite, militantisme LGBTQ+ criminalisé — on se demande si la discrétion des autorités russes autour du moxp n'est pas une manière habile de ne pas évoquer les véritables enjeux de prévention et de santé publique liés à la communauté LGBT+.
Alors, où se situent réellement les essentiels ? Derrière la discrétion russe, doit-on craindre une mise en retrait de la santé publique face à l'idéologie ? Votre santé, votre vie méritent-elles d'être minimisées au nom des 'valeurs traditionnelles'? L'urgence est-elle bien où l'on pense ? 🏳️🌈💬.
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