Pakistan : Un homme arrêté et interné en psychiatrie pour tenter d'ouvrir un club gay
Publié le 07/08/2024 à 10:46 - Édité le 07/08/2024 à 10:57Points clés à retenir :
- Preetum Giani, un homme de 75 ans, a tenté d'ouvrir un club gay à Abbottabad au Pakistan, ville ayant abrité Osama Bin Laden.
- Cette initiativea suscité des réprobations importantes parmi la communauté locale et a été rapidement rejetée par les autorités constitutionnelles et religieuses.
- Giani avait pour projet de créer un espace respectueux et convivial pour la communauté LGBT+, sans activités sexuelles sur place, nommé Lorenzo Gay Club.
- Face à cette initiative, Naseer Khan Nazir, de l'extrême droite pakistanaise, a prévenu de « conséquences très sévères ».
- Le 9 mai, Giani a été trouvé interné au Sarhad Hospital for Psychiatric Disease à Peshawar.
- L’homosexualité est toujours considérée comme illégale au Pakistan et peut donner lieu à des peines allant jusqu'à deux ans de prison.
- En 2020, des applications populaires de rencontre LGBT+, telles que Grindr, Tinder, Tagged, Skout et SayHi ont officiellement été censurées pour des raisons morales.
- Les amis de Giani ont exprimé leurs préoccupations pour sa sécurité et la leur, puisque les autorités locales ont ignoré leurs demandes de renseignements sur l'état de santé de Giani.
Un projet audacieux dans un climat conservateur
Dans la ville conservatrice d'Abbottabad au Pakistan, réputée pour avoir abrité pendant plusieurs années le fameux terroriste Osama Bin Laden, un homme âgé de 75 ans a tenté d'ouvrir un club gay. Preetum Giani, malheureusement, n'a pas vu son rêve se réaliser. Au contraire, plongeant dans un imbroglio juridico-social sensible, il a récemment été placé en hôpital psychiatrique par les autorités locales.
En début d’année, Giani avait déposé une demande pour l’ouverture du Lorenzo Gay Club, d’après les annonces parues sur une chaîne d’information locale. Le club avait pour ambition d’être un lieu de rencontre et de convivialité pour la communauté LGBT+, où se dérouleraient simplement des discussions, partages et échanges non sexuels.
Notons que le futur Lorenzo Gay Club prônait un total respect de l’intimité et ne tolérait aucun acte sexuel en ses murs, à l'exception de quelques baisers. De plus, Giani entendait honorer « le droit humain fondamental de libre association », un principe constitutionnel ancré.
Rejet public et conséquences difficiles
Malheureusement, l'initiative de Giani a quelque peu choqué les consciences locales. Le projet de création du Lorenzo Gay Club a suscité un tollé sur les réseaux sociaux et parmi les riverains. Le commissaire en poste Abbas Afridi l'ayant rapidement rejeté sur la base de motifs religieux, constitutionnels et juridiques.
Un militant de l’extrême droite pakistanaise, Naseer Khan Nazir, membre du Réseau Awami Tehreek du Pakistan (PATY), a même averti des « conséquences très sévères » si le projet venait à aboutir.
Le 9 mai, lorsque les journalistes du Telegraph souhaitaient interroger Giani chez lui, ils ont découvert qu'il avait été transféré au Sarhad Hospital for Psychiatric Disease à Peshawar.
Les amis de Giani ont confirmé que les autorités ont ignoré leurs tentatives pour connaître son état de santé. Ils ont également exprimé leurs craintes pour sa sécurité ainsi que la leur.
L’homosexualité reste illégale au Pakistan et est passible de peines pouvant aller jusqu’à deux ans de prison. Le mariage entre personnes du même sexe n’y est également pas reconnu. En 2020, des applications populaires telles que Grindr, Tinder, Tagged, Skout et SayHi ont même été officiellement censurées pour des raisons morales.
Il semble vrai que les préjugés et l'oppression persistent, malgré le combat de la communauté pour la liberté d'expression. Que pensez-vous de cette situation ? 🏳️🌈 #SoutenonsPreetumGiani
Source : TheAdvocate
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