Grindr : Pourquoi l'application gay a-t-elle perdu la moitié de ses employés ?

L'application de rencontres gay Grindr a fait face à une crise interne suite à une nouvelle politique exigeant que les employés reviennent au bureau. La décision est intervenue deux semaines seulement après que les employés ont formé un syndicat.

La vague de licenciements chez Grindr

La nouvelle règle stipulait que tout le personnel travaillant à distance devait s'engager à travailler au bureau deux jours par semaine à partir d'octobre ou être licencié à la fin du mois d'août. Le résultat ? 82 des 178 employés, soit 46 %, ont refusé et ont été licenciés, selon les données du syndicat de Grindr. De plus, beaucoup de ces employés auraient dû déménager vers des villes spécifiques telles que Los Angeles, Chicago ou San Francisco pour se conformer à cette politique.

Les répercussions et les actions en justice

Le Communications Workers of America (CWA), qui représente les employés, a déposé deux plaintes pour pratiques de travail déloyales contre Grindr. Les accusations portent sur la suppression illégale de discussions sur les conditions de travail dans les chats d'entreprise et dans le cadre d'un accord de départ proposé aux employés licenciés.

La société a offert un forfait de réinstallation aux employés restants et six mois d'indemnités de licenciement à ceux qui n'ont pas accepté de travailler en bureau. Selon le porte-parole de Grindr, Sarah Bauer, ce plan de retour au bureau n'était pas lié à la décision des employés de se syndiquer.

Le syndicat de Grindr estime que des secteurs clés de l'entreprise, tels que l'équipe d'ingénierie, le département produit et l'équipe de design produit, ont été durement touchés par ces licenciements. Bauer conteste ces chiffres mais n'a pas divulgué d'informations précises.

Des employés qui refusent de se conformer à la nouvelle politique seront également licenciés lors d'une deuxième phase du plan l'année prochaine. Ceci a soulevé des inquiétudes quant à la fonctionnalité future de l'application.

Les conséquences directes et l'avenir incertain

Erick Cortez, un employé de l'équipe de l'expérience client chez Grindr, souligne que les licenciements ont déjà causé des problèmes techniques. Par ailleurs, beaucoup d'employés se sentent ignorés car leurs questions sur Slack ont été laissées sans réponse après l'annonce de la nouvelle politique.

Pour certains, comme Robin, un employé transgenre de l'entreprise, la nouvelle directive a entraîné un dilemme entre garder leur emploi et perdre leur réseau de soutien, y compris l'accès à des soins médicaux spécialisés.

Le CWA a également accusé la société d'utiliser sa politique de retour au bureau comme un outil de lutte anti-syndicale, un point que de nombreux employés appuient.

Malgré ce tumulte, certains employés espèrent toujours que le Grindr qu'ils aiment peut être sauvé et que le syndicat peut inverser la politique de retour au bureau.