L'Iran à la tête d'un Forum de l'ONU, un choix très controversé
Publié le 04/11/2023 à 10:13 - Édité le 04/11/2023 à 10:14La désignation de l'Iran pour présider un forum social du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a suscité un émoi international, notamment en France, où l'indignation face à ce choix s'exprime ouvertement au regard du bilan controversé de l'Iran en matière de droits humains ainsi que des droits LGBT.
Un forum au cœur de la tourmente
Alors que le forum se déroule à Genève, la présidence iranienne, pays où la peine de mort et la répression des mouvements féministes et des défenseurs des droits humains sont monnaie courante, provoque un tollé. La situation est jugée "invraisemblable" par des figures politiques et des ONG, au moment où l'Iran fait face à des critiques internationales pour son traitement des manifestants du mouvement « Femme, vie, liberté » et pour l'incarcération de la lauréate du prix Nobel de la Paix 2023, Narges Mohammadi.
L'organisation de ce forum sous l'égide de l'Iran est perçue par beaucoup comme une incongruité, voire une insulte aux valeurs que le Conseil des droits de l'Homme est censé défendre. L'événement, bien que dépourvu de pouvoir décisionnaire, est un espace de discussion et de délibération sur des sujets cruciaux, cette année axé sur la gestion de l'eau et les droits humains.
La procédure de désignation en question
La désignation de l'Iran comme président de ce forum soulève des interrogations sur les mécanismes de nomination au sein des organes de l'ONU. Cette situation rappelle d'autres choix controversés, comme l'inclusion de l'Arabie saoudite dans le Conseil du droit des femmes des Nations Unies en 2017. Ces décisions sont le résultat d'un processus de rotation entre les États membres de différents groupes régionaux de l'ONU, visant à assurer une représentation équilibrée des pays à travers le globe.
Le symbole est cependant malvenu et ne manque pas de soulever des critiques, à l'instar des réactions virulentes sur les réseaux sociaux. La question de la légitimité de l'Iran à diriger des discussions sur les droits de l'Homme est au centre des débats, dans un contexte où les droits fondamentaux sont bafoués au sein même du pays.
En dépit de l'absence de pouvoir décisionnaire du forum, la présence de l'Iran à sa tête est perçue comme une normalisation des pratiques répressives et une mise à l'écart des principes fondamentaux des droits de l'Homme. Cet événement met en exergue la complexité des institutions internationales et la nécessité de réfléchir aux méthodes de représentation au sein de ces entités.
La communauté internationale reste attentive au déroulement de ce forum, aux discussions qui s'y tiendront, et aux répercussions potentielles de la présidence iranienne sur la crédibilité du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU.
Source : FranceTvInfo
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