La Banque Mondiale met en place des garanties LGBT+ en Ouganda
Publié le 16/10/2023 à 09:53 - Édité le 16/10/2023 à 09:59La Banque mondiale a suspendu de nouveaux financements en Ouganda en août dernier, en réaction à une législation anti-LGBT+ du pays. Selon Victoria Kwakwa, la directrice de la banque pour l'Afrique orientale et australe, la reprise des fonds ne sera envisagée que lorsque des mesures garantissant l'absence de discrimination envers la communauté LGBT+ seront mises en place. Cette décision vise notamment à faire pression sur le gouvernement ougandais pour qu'il révise sa législation discriminatoire.
La situation des droits LGBT+ en Ouganda
L'Ouganda est un pays où la communauté LGBT+ vit dans une atmosphère d'oppression et de peur, surtout depuis la promulgation de la loi dite "Anti-Homosexuality Act" (AHA) en mai dernier. Cette loi prescrit des peines sévères pour les personnes LGBT+, allant jusqu'à la peine de mort pour certaines formes de relations homosexuelles. Cette législation a ouvert la porte à une multitude d'abus, principalement perpétrés par des individus, contre les personnes LGBT+.
La pression internationale est également à son comble, les groupes de défense des droits insistant sur le fait que la loi a provoqué une avalanche d'abus contre la communauté LGBT+. Dans ce contexte, la décision de la Banque mondiale de suspendre de nouveaux financements jusqu'à ce que des garanties claires contre la discrimination soient établies est plus que bienvenue.
La réaction du gouvernement ougandais
La suspension des financements a été critiquée par des responsables ougandais qui ont accusé la Banque mondiale de deux poids deux mesures. Selon eux, la banque financerait des pays du Moyen-Orient et d'Asie ayant des lois similaires, voire plus répressives contre les personnes LGBT+. Toutefois, Victoria Kwakwa assure que des discussions ont été engagées avec le gouvernement ougandais et que ce dernier semble confortable avec les nouvelles exigences de la Banque mondiale.
Il est à noter que le portefeuille de projets de la Banque mondiale en Ouganda s'élevait à 5,2 milliards de dollars à la fin de 2022. Ces projets n'ont pas été affectés par la décision de suspendre les nouveaux financements, mais le gouvernement devra probablement ajuster son budget pour compenser l'impact financier de cette suspension.
La décision de la Banque mondiale de lier la reprise des financements à des garanties pour la communauté LGBT+ est un pas en avant significatif. Cela montre qu'il est possible d'utiliser le levier financier pour faire avancer les droits humains et notamment les droits des personnes LGBT+. Le temps nous dira si cette stratégie portera ses fruits en Ouganda, mais une chose est sûre : il s'agit là d'un précédent qui pourrait inspirer d'autres institutions financières internationales.
Source : Reuters
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