J.K. Qui? : quand un musée de la pop culture éjecte la créatrice d'Harry Potter pour sa transphobie

Chris Moore, directeur des projets d'expositions du Museum of Pop Culture de Seattle, a su marquer les esprits avec son texte éclairant. Moore, lui-même transgenre, s'est distingué par une démarche aussi audacieuse qu'indispensable : supprimer toute mention de J.K. Rowling dans l'exposition Harry Potter actuellement présentée au musée.

Dans un monde idéal, on aimerait tous appliquer la fameuse "Théorie de la Mort de l'Auteur" et faire comme si ces œuvres magistrales avaient surgi de nulle part. Malheureusement, J.K. Rowling semble ne pas pouvoir s'empêcher de partager ses opinions discriminatoires.

J.K. Rowling ne fait pas l'unanimité

Ce n'est pas juste une querelle autour de l'auteure de l'une des séries de livres les plus populaires du monde. Chris Moore insiste sur l'urgence actuelle : plus de 400 projets de loi dans 43 États américains qui visent à limiter les droits de la communauté trans. Il rappelle également que Rowling n'est pas seulement problématique pour ses opinions transphobes. Elle a également offert son soutien à des créateurs antisémites et a créé un monde des sorciers étonnamment blanc et dépourvu de représentation LGBTQIA+.

Hommage aux vrais héros de l'univers des sorciers

Plutôt que de focaliser l'attention sur la personne dont le nom ne doit plus être prononcé, Chris Moore souhaite mettre en avant les vrais alliés de la communauté LGBTQIA+. Il parle notamment de Daniel Radcliffe, Emma Watson et Rupert Grint, qu'il décrit comme des voix particulièrement importantes dans la lutte contre la discrimination.

Quant à Robbie Coltrane, l'acteur qui a incarné Hagrid et qui avait apporté son soutien à Rowling, Moore avoue : "Je ne pourrai plus jamais profiter purement de Hagrid [...] à cause de son soutien à l'autrice."

En clair, il est grand temps de reconnaître les personnes qui ont véritablement contribué à l'univers d'Harry Potter sans le souiller avec des opinions problématiques. Chris Moore nous rappelle que, même dans un monde imaginaire, les enjeux sont bien réels.

Alors, la prochaine fois que vous penserez aux détraqueurs d'Harry Potter, souvenez-vous que certains monstres sont plus proches de nous que nous ne le pensons. Et qu'il est temps de leur retirer leur tribune.