Brésil : Les insultes homophobes seront punies par de la prison
Publié le 24/08/2023 à 19:00 - Édité le 24/08/2023 à 19:08La Cour Suprême du Brésil, dans un élan de justice qui était plus qu'attendu, a voté à neuf voix contre une la pénalisation des injures homophobes. Ces actes, qui étaient auparavant traités avec une indifférence sarcastiquement déconcertante, sont désormais passibles de prison.
L'action a été examinée par la Cour Suprême. Dans la requête, l'Association Brésilienne de LGBT+ (ABGLT) soutient que l'équivalence est nécessaire pour assurer la protection de la personne LGBT+, ainsi que du collectif.
Cela est dû au fait que, dans la littérature juridique, il existe une différenciation entre le racisme et l'injure raciale :
- Crime de racisme : punit les offenses discriminatoires contre un groupe ou une collectivité.
- Crime d'injure raciale : pénalise celui qui offense la dignité d'une autre personne en utilisant des éléments se référant à la race, la couleur, l'ethnie ou l'origine nationale.
Cette distinction juridique a été un élément clé dans la décision de la Cour, permettant enfin de traiter les injures homophobes comme un crime à part entière, et non comme une simple offense à la dignité. Une avancée qui, espérons-le, servira de précédent pour d'autres juridictions dans le monde.
Une décision historique
La plus haute juridiction du pays a décidé que les injures homophobes seraient traitées au même titre que les injures raciales. Une décision qui résonne comme un impératif constitutionnel, selon Edson Fachin, rapporteur du jugement à la Cour suprême. Enfin, les victimes ne seront plus "désemparées", privées de protection face aux injures perpétrées" contre la communauté LGBT+.
“Victoire contre la LGBTphobie“, a célébré sur X (anciennement Twitter) la députée transgenre Erika Hilton, du parti de gauche PSOL.
Les chiffres alarmants de la violence contre la communauté LGBT
Un collectif d'associations brésiliennes, dont l'ABGLT, a recensé 228 meurtres de personnes de la communauté LGBT+ en 2022 dans le pays. Selon les chiffres de l'ONG Transgender Europe, le Brésil est le pays où a été commis le plus grand nombre de meurtres d'hommes et de femmes trans au monde ces dernières années, 1.741 de 2008 à septembre 2022, loin devant le Mexique (649) ou les États-Unis (375).
À présent, toute personne déclarée coupable d'injure homophobe encourt une peine de deux à cinq ans de réclusion. Une avancée qui, bien que tardive, marque un pas significatif vers l'égalité et la justice. Et si certains pensent que c'est trop, permettez-moi de dire, avec une pointe de sarcasme, que c'est probablement parce qu'ils n'ont jamais été à la réception de ces injures.
Recevez nos articles, nos actualités et nos dossiers toutes les semaines. Restez éveillés ! 🏳️🌈