Tunisie : Le gouvernement accusé de discrimination et de théories conspirationnistes contre la communauté LGBT+
Publié le 12/08/2023 à 17:31 - Édité le 12/08/2023 à 17:35La Tunisie, cette nation du Maghreb qui fait parfois office de lumière dans un continent complexe, semble malheureusement être frappée par l'ombre de l'homophobie et de la désinformation.
Une campagne de désinformation bien orchestrée
Un « influenceur » tunisien du nom de Malek Khedhri a récemment fait des vagues sur les réseaux sociaux. Sa "révélation" sur des "projets étrangers visant à normaliser l'homosexualité" au sein de la société tunisienne a laissé plus d'un pantois. Étonnamment, Khedhri, avec une audace sans fondement, a allégué que des pouvoirs extérieurs forçaient la Tunisie à accepter ce qu'il a choisi de nommer la "sodomie". Et comme si cela ne suffisait pas, il a également promis de dévoiler l'identité de politiciens et célébrités tunisiens supposément « cachés dans le placard ».
Le pouvoir silencieux de l'État?
L'association Shams, fervente défenseure des droits LGBT+ en Tunisie, pointe du doigt les institutions étatiques pour leur complaisance face à ces campagnes de haine. Des messages fuités du groupe Telegram de Khedhri ont même révélé des plans inquiétants pour "chasser" des personnes LGBT+ via des applications de rencontres. Une mise en garde largement partagée a ainsi alerté ces individus à éviter toute interaction avec des personnes suspectées d'avoir de telles intentions malveillantes.
Une législation archaïque
L'homosexualité reste criminalisée en Tunisie, selon l'article 230 du code pénal. Instauré en 1913 pendant le protectorat français, cet article persiste, avec des sanctions pouvant aller jusqu'à trois ans de prison. Des examens rectaux, qualifiés par la communauté de « dégradants et inhumains », sont également prévus par cette loi. Depuis la révolution de 2011, l'activisme LGBT+ a certes pris de l'ampleur, mais la condition de cette communauté reste précaire. De nombreuses ONG, face à l'augmentation des arrestations basées sur cet article 230, exigent son abolition. En 2022, l'association locale Damj a documenté plusieurs cas d'arrestations et de poursuites judiciaires, ainsi que des représailles policières à l'encontre de ceux qui osaient porter plainte. Quoi qu'il en soit, un vent de changement souffle sur le pays. Khedhri, après avoir fait ses adieux sur un ton mélancolique à ses fans, a vu ses ambitions s'effondrer. Il a été licencié de son emploi et son compte Instagram a été suspendu. Une étincelle d'espoir? Alors, cher lecteur, en parcourant cet article, n'oubliez pas que, parfois, derrière les « influencers » aux discours accrocheurs se cachent des intentions moins louables. Et que chaque voix qui se lève contre la discrimination et l'injustice mérite d'être entendue et amplifiée.
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