Menace sur les droits LGBTI+ lors des élections législatives espagnoles
Publié le 13/07/2023 à 11:37 - Édité le 13/07/2023 à 11:42La jeune transgenre Alicia Arruti, âgée de 16 ans, incarne une inquiétude grandissante au sein de la communauté LGBTI+ à l'approche des élections législatives anticipées en Espagne prévues pour le 23 juillet. Ces élections pourraient bien voir la victoire du Parti Populaire, connu pour ses positions conservatrices, qui pourrait remettre en cause les droits nouvellement acquis par les personnes LGBTI+.
Alicia : une adolescente face aux défis législatifs
Alicia a démarré sa transition de genre grâce à une récente législation du gouvernement de gauche espagnol. Elle a pu changer son prénom et suivre un traitement hormonal, attendant maintenant sa nouvelle carte d'identité. Ce processus a été rendu possible par une loi promulguée en février, autorisant les personnes de plus de 16 ans à changer de genre à l'état civil sans la nécessité d'une autorisation judiciaire, parentale ou médicale.
Cependant, le Parti Populaire, largement favorisé dans les sondages, a promis d'abroger cette loi s'ils accèdent au pouvoir. Le leader du parti, Alberto Núñez Feijóo, a vivement critiqué cette loi, l'accusant d'attaquer "les mineurs, l'autorité parentale, et le bon sens". Alicia, comme beaucoup d'autres, est préoccupée par le risque d'un recul des droits des personnes transgenres si ce parti remporte les élections.
- PP pourrait avoir besoin du soutien de Vox, un parti d'extrême droite ultraconservateur, pour gouverner.
- Le PP a déjà formé des alliances avec Vox dans certaines municipalités et régions.
- Les délits contre l'orientation sexuelle et l'identité de genre ont augmenté de 65,7 % entre 2020 et 2022 en Espagne, un pays pourtant considéré comme très tolérant envers la communauté LGBT+.
Conséquences potentielles d'une victoire du Parti Populaire
Les conséquences d'une victoire du Parti Populaire pourraient être graves pour les personnes LGBTI+, en particulier pour les personnes transgenres. Une telle victoire pourrait non seulement mener à l'abrogation de la loi autorisant le changement de genre, mais aussi rendre l'accès aux traitements médicaux comme les hormones plus difficile.
Valeria Carrión Álvarez, analyste financière de 47 ans, envisage même de quitter l'Espagne si les droits des personnes trans reculent. De plus, Uge Sangil, présidente de la Fédération nationale LGBT+ (FELGTBI+), attribue l'augmentation des crimes haineux envers la communauté LGBT+ à la montée de l'extrême droite. Ces préoccupations sont d'autant plus graves que Vox, le parti d'extrême droite qui pourrait former une coalition avec le PP, a déjà manifesté son hostilité envers la communauté LGBT+.
À Madrid, quelques jours avant la marche des fiertés du 1er juillet, le parti a affiché une immense bannière appelant à jeter le drapeau arc-en-ciel à la poubelle. Alors que l'Espagne a été un pays pionnier dans la défense des droits des personnes LGBT+, ces élections anticipées risquent de marquer un tournant dans cette histoire. C'est une période d'incertitude et de peur pour beaucoup, mais comme l'affirme Uge Sangil, malgré l'inquiétude et la peur, la communauté LGBTI+ restera courageuse et résiliente : "nous ne retournerons pas dans le placard".
Source : Komitid
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