Estevelles : La maire transgenre Estelle Szabo dépose plainte pour mégenrage
Publié le 04/07/2023 à 08:22 - Édité le 04/07/2023 à 08:23Estelle Szabo, la maire transgenre d'Estevelles, a franchi les portes du commissariat de Lens vendredi soir. Elle a porté plainte contre trois élus de l'opposition, signataires d'un tract qu'elle qualifie de "diffamatoire et transphobe". En avril dernier, alors qu'elle était encore connue sous le nom d'Alain Szabo, la maire avait révélé lors d'une réunion du conseil municipal qu'elle était en transition de genre. Cette annonce avait pris de court les habitants ainsi que les trois élus de l'opposition. Ces derniers, qui étaient alors membres d'EELV, avaient voté blanc lors du vote d'une motion de soutien, tout en affirmant soutenir la démarche de la maire et être "contre toute forme de transphobie".
Le tract litigieux et la réponse de la Maire
C'est néanmoins pour dénoncer un tract qu'elle juge "diffamatoire et transphobe", distribué dans les boîtes aux lettres vendredi dernier, qu'Estelle Szabo a porté plainte contre Martine Chwicko-Boutillier, Laëtitia Bocquet et Rudy Lacosse. Dans ce tract, ils mettent en lumière l'"absentéisme" des élus de la majorité qui, selon eux, "ont déserté la mairie et leurs rôles au service des habitants". Ils continuent d'appeler Estelle Szabo "Monsieur le maire", argumentant que sa demande de changement d'identité a été rejetée par le tribunal.
Réaction de l'élue
"C'est totalement faux", réagit la maire avec indignation. "Le sous-préfet m'a confirmé que ma requête était en cours d'examen par le tribunal judiciaire. Je suis même convoquée le 12 septembre prochain." Estelle Szabo considère que le "mégenrage"; qui consiste à parler d'une personne en utilisant un genre qui n'est pas celui dans lequel elle se reconnaît; "c'est tout simplement de la transphobie".
Un délit passible de 3 ans d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende. La maire affirme avoir pris contact avec un avocat et avoir informé l'association Trans Santé France, qui se serait emparée de l'affaire.
Sur sa page Facebook, elle dénonce une "récupération politique honteuse" et assure que les trois élus ont été "exclus de leur mouvement politique EELV". Martine Chwico réfute cette affirmation : "J'ai tous les emails qui prouvent que c'est moi qui ai quitté le parti." La leader de l'opposition envisage également de porter plainte à la suite de la diffusion publique (par courrier aux habitants et sur les réseaux sociaux) du procès-verbal de police "dans lequel apparaissent nos noms".
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