Turquie : Refus d'asile pour un réfugié irannien LGBTQ+ exposé à la peine de mort
Publié le 29/06/2023 à 11:54 - Édité le 29/06/2023 à 11:57Un réfugié LGBTQ+ risque d'être renvoyé en Iran où il pourrait être exécuté en raison de son orientation sexuelle. Actuellement, cinq migrants ont été arrêtés lors de la marche des fiertés LGBTQ+ à Istanbul le dimanche, et ils sont détenus dans un centre de rapatriement. Parmi eux, un ressortissant iranien est confronté à un risque d'exécution s'il est renvoyé en Iran. Selon l'organisation LGBTQ+ KaosGL, un réfugié arrêté lors de la marche des fiertés LGBTQ+ à Istanbul attend actuellement d'être expulsé en Iran.
E.T. et sa famille ont demandé l'asile en 2013 et ont obtenu le statut de protection internationale en Turquie. Le réfugié, dont le genre n'est pas précisé dans les rapports, a fui l'Iran en raison de la torture et des menaces de mort qu'il a subies.
"Leur demande d'asile a été approuvée, mais ils sont détenus au centre de rapatriement de Tuzla et nous sommes complètement coupés de toute communication", ont déclaré des militants du comité d'organisation de la marche des fiertés d'Istanbul à KaosGL. "Nous ne savons pas quelles procédures ont été ou seront mises en place."
E.T. n'a pas été autorisé à consulter des avocats.
L'Association des droits de l'homme (İHD) organisera une conférence de presse jeudi pour sensibiliser à la situation d'E.T.
"Selon le principe de non-refoulement, la Convention de Genève et la législation turque sur les étrangers, aucune personne ne peut être renvoyée dans un pays où elle risque d'être tyrannisée ou traitée de manière contraire à la dignité humaine", a déclaré l'İHD dans un communiqué avant la conférence.
Parmi les personnes arrêtées dimanche, il y a également quatre autres migrants originaires de Libye, de Russie, du Portugal et d'Australie, dont certains sont en situation irrégulière, selon KaosGL. L'organisation a signalé qu'un migrant a été blessé à la jambe et qu'il ne lui a pas été autorisé de recevoir des soins médicaux.
"Cette personne n'a pas accès aux soins et essaie de survivre dans des conditions de torture contrôlée par l'État", ont déclaré les militants cités par KaosGL. "La vie de nos amis sera en danger s'ils sont renvoyés. Nous avons besoin du soutien de toutes les institutions pour surveiller attentivement la situation."
Répression des marches des fiertés en Turquie
- En 2013, la police a violemment réprimé la marche des fiertés à Istanbul, utilisant des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc contre les participants.
- En 2014, le gouverneur d'Ankara a interdit toute activité de la fierté LGBTQ+ dans la capitale, invoquant des raisons de sécurité.
- En 2015, la police a à nouveau utilisé la force pour disperser la marche des fiertés à Istanbul, arrêtant des participants et causant des blessures.
- En 2016, la marche des fiertés à Istanbul a été annulée en raison de menaces de groupes nationalistes et conservateurs.
- En 2017, la marche des fiertés à Istanbul a été interdite par les autorités pour "préserver l'ordre public", mais des militants ont défié l'interdiction et ont été confrontés à une répression policière.
- En 2019, la marche des fiertés à Istanbul a été interdite pour la quatrième année consécutive, avec des arrestations et des violences policières signalées.
- En 2020, une exposition d'art LGBTQ+ à Istanbul a été fermée par la police après avoir été attaquée par des groupes d'extrême droite.
- En 2021, le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que les marches des fiertés allaient à l'encontre des "valeurs sociales" de la Turquie et a accusé les militants LGBTQ+ d'aller à l'encontre de la culture et de la moralité du pays.
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