Une formation pour améliorer le suivi médical des personnes transgenres
Publié le 23/06/2023 à 11:52 - Édité le 23/06/2023 à 11:53L'accompagnement médical des hommes et femmes transgenres, qu'il s'agisse d'un traitement hormonal ou d'une consultation préopératoire, reste un défi en raison du manque de professionnels formés. Cependant, un programme de formation universitaire visant à combler ce déficit est désormais disponible et accueille cette année une trentaine de participants.
Le défi de l'accompagnement médical des personnes transgenres
Le programme, intitulé "Accompagnement, soins et santé des personnes trans", est un diplôme inter-universitaire (DIU) offert par trois facultés de médecine situées à Lyon, Marseille et Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines. Il vise à offrir aux soignants les outils nécessaires pour assurer un suivi adéquat des personnes transgenres.
" Les médecins compétents, bienveillants et acceptant de prendre en charge les personnes transgenres sont peu nombreux ", déclare Béatrice Denaes, co-présidente de l'association Trans-Santé France, ajoutant que l'association reçoit " beaucoup de courriels de personnes trans désespérées ".
D'après un rapport présenté au ministère de la Santé en début d'année 2022, le nombre de personnes ayant reçu le diagnostic d'affection longue durée (ALD) pour dysphorie de genre est dix fois plus élevé en 2020 qu'en 2013, ce qui souligne le besoin de soignants formés dans ce domaine.
Un pas vers une meilleure sensibilisation du corps médical
Le DIU, structuré en cinq sessions de deux jours, offre une formation complète sur des sujets tels que le "suivi post-transition des hormonothérapies", la préservation de la fertilité et les opérations génitales affirmant le genre. Les participants sont également tenus de rédiger une thèse et d'effectuer des stages auprès de soignants expérimentés.
" Ce diplôme va me donner une légitimité, on pourra désormais m'adresser plus facilement des patients transgenres ", déclare Sophie Gibert, une médecin généraliste de Bordeaux participant à la formation.
Même si le nombre de médecins formés reste limité pour l'instant, cette initiative est un pas dans la bonne direction. Comme le souligne le Dr Axel Descamps, un autre participant à la formation : "Nous pouvons être une courroie de transmission pour nos confrères".
La formation est de plus en plus demandée par les médecins qui se sentent souvent impuissants face à ces questions, explique François-Xavier Madec, l'un des responsables du DIU. Il souligne que pour soigner les personnes transgenres, "il n'est pas nécessaire d'avoir des convictions particulières, tant les avantages pour les patients sont évidents".
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