Russie : les défenseurs des droits LGBT+ sont contraints de fuir
Publié le 19/06/2023 à 09:19 - Édité le 19/06/2023 à 09:41Vladimir Kosarevsly, un éminent bibliothécaire russe et ouvertement homosexuel, a dû fuir son pays suite au renforcement de la législation contre la « propagande LGBT ». Il était à la tête d’une des bibliothèques les plus prestigieuses de Moscou et s'est exprimé contre cette loi. Après avoir reçu des menaces, il s’est réfugié en Espagne.
En décembre, la Russie a adopté une loi interdisant ce qu’elle considère comme de la "propagande LGBT". Cette loi sanctionne sévèrement la distribution de contenus qui présentent de manière positive les relations homosexuelles, avec des amendes pouvant atteindre 65 000 euros.
« Suite à la promulgation de la loi anti-LGBT, des listes de livres à éliminer ont été dressées. Cela incluait de magnifiques œuvres de Virginia Woolf, Stephen Fry, Michael Cunningham, Haruki Murakami et Jean Genet », confie Vladimir Kosarevsly.
Quand Vladimir a reçu l’ordre de ses supérieurs d’éliminer certains livres, il s’y est publiquement opposé. Il raconte : « On m’a fait comprendre que si je persistais, on pouvait facilement m’envoyer au Donbass, en Ukraine, en tant que partie de la campagne de mobilisation. »
L’Espagne : Terre d’asile pour les réfugiés LGBT+ Russes
Comme Vladimir, de nombreux Russes cherchent refuge en Espagne pour échapper à la discrimination liée à leur orientation sexuelle. Les ONG espagnoles spécialisées signalent une augmentation des demandeurs d’asile russes. En effet, l’Espagne est réputée pour être l’un des pays européens les plus accueillants envers la communauté LGBT+. Plus de 100 000 personnes y ont déposé une demande d’asile l’année dernière.
« L’Espagne est un pays qui protège les droits des LGBT+. Récemment, par exemple, une loi a été promulguée en faveur des personnes trans », souligne Daniel Boveda, de l'association d'aide aux réfugiés Accem Vigo. « En Russie, on ne peut même plus prononcer les mots gay, lesbienne ou transgenre. Ces mots sont en train d’être bannis de la société ».
Vladimir Kosarevsly : Un nouvel horizon et un livre en préparation
Marqué par cette expérience, Vladimir trouve du réconfort près de l’océan et travaille sur un livre relatant son histoire. « Comment avons-nous pu justifier cette guerre? Pourquoi la société a-t-elle tellement dégénéré? Ce sont des questions sur lesquelles je tiens à écrire, pour documenter les crimes commis. » Ce livre est également pour lui un moyen de se reconstruire, loin d’une Russie qu’il ne pense jamais pouvoir retrouver.
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