Grindr : Polémique, l'application revendrait des photos intimes selon un ex-employé

Un vent de contestation souffle sur Grindr, la première application de rencontres dédiée à la communauté gay. Un ancien employé, dénonçant des pratiques douteuses au sein de l'entreprise, ouvre une boîte de Pandore, révélant une supposée négligence dans la gestion des données sensibles des utilisateurs, y compris des photos intimes et des informations relatives au statut VIH.

Accusations de licenciement abusif et manquement à la confidentialité

Ron De Jesus, qui était en charge de la confidentialité chez Grindr, a lancé un ensemble d'accusations devant le Tribunal Supérieur de Los Angeles. Les griefs soulevés englobent un licenciement abusif et des transgressions des législations sur la confidentialité, tant aux États-Unis qu'à l'international. De Jesus soutient que son départ en janvier résulte de ses inquiétudes quant au fait que l’entreprise privilégie les profits au détriment de la confidentialité des utilisateurs.

• Il allègue que les communications privées, y compris des contenus à caractère sensible, supprimées par les utilisateurs sont en réalité conservées dans les bases de données de Grindr et accessibles aux employés et prestataires via un accès non divulgué.
• Il mentionne également une amende infligée à Grindr par la Norvège en 2021 concernant la divulgation illégale de données, ce qui atteste selon lui d'une violation continue des lois relatives à la protection des données.

Aucune réaction de Grindr face aux alertes de sécurité

Dans sa plainte, De Jesus expose un défaut technique de l’application permettant la conservation de données des utilisateurs, y compris une quantité massive de photos sensibles, même après la suppression du compte. Il reproche à la direction de Grindr d'avoir détourné le regard malgré ses avertissements.

Après avoir signalé ses préoccupations en matière de confidentialité à la direction, De Jesus dit avoir été exclu d'un séminaire de direction et ensuite licencié, suite à un courrier électronique envoyé le 5 janvier 2023, dans lequel il pointait des agissements potentiellement illégaux.

Cependant, Patrick Lenihan, représentant de Grindr, a nié les affirmations de De Jesus, les qualifiant d’infondées dans une déclaration à Insider.

Alors que l’affaire se déroule, il est impératif de rester vigilant quant au traitement de nos données sensibles et de soutenir une gestion responsable et éthique de la part des entreprises. Sachez que sur betolerant, aucun prestataire externe n'a accès à nos données, votre vie privée est respectée.

Historique des polémiques de la première appli gay

• Partage de données de localisation: Grindr a été critiquée pour avoir partagé les données de localisation des utilisateurs avec des entreprises tierces, mettant potentiellement en danger la vie privée et la sécurité des utilisateurs.
• Statut VIH: En 2018, il a été révélé que Grindr partageait les informations sur le statut VIH des utilisateurs avec deux entreprises externes. Cela a soulevé des inquiétudes majeures en matière de confidentialité et de discrimination.
• Publicités ciblées: Grindr a été accusée d'utiliser des données sensibles de ses utilisateurs pour leur montrer des publicités ciblées, ce qui soulève des questions sur l'éthique et la protection des données.
• Contenu raciste et discriminatoire: La plateforme a souvent été critiquée pour ne pas faire assez pour modérer et supprimer le contenu raciste et discriminatoire de certains utilisateurs.
• Failles de sécurité: Grindr a été à plusieurs reprises sous le feu des projecteurs pour des failles de sécurité permettant à des acteurs malveillants d'accéder à des données sensibles d'utilisateurs.
• Violation des lois sur la confidentialité: Comme mentionné précédemment, Grindr a été condamnée à une amende par la Norvège pour avoir partagé illégalement des données d'utilisateurs, montrant une tendance à enfreindre les lois internationales sur la confidentialité.