Misogynie 2.0 : Quand les géants des réseaux sociaux orientent vers le sexisme

Points clés à retenir :

• Meta, la maison mère de Facebook et Instagram, est épinglée suite à une étude australienne pour le caractère sexiste de ses algorithmes.
• Une expérience lien avec de faux profils d'hommes accueillis sur Instagram a prouvé une propagation automatique de contenu dégradant de l'image des femmes.
• Meta insiste que leur manière d'estimer consiste à individualiser les flux de chaque utilisateur selon leurs préférences.
• L'étude présente une divergence choquante entre les déclarations de Meta et les résultats révélés d'une orientation sexiste insidieuse.
• TikTok et YouTube sont jointes à Facebook et Instagram dans le couloir des portails reprochés pour leur déficit de surveillance du sexisme algorithmique.
• Le spectacle numérique constitue vraisemblablement le reflet d'une société possédant encore de forts résidus de sexisme.

L'expérimentation Australienne met au jour les préférences cachées des algorithmes des réseaux sociaux

Meta, mastodonte du numérique connu pour être la maison mère de Facebook et Instagram, est mis en cause par une étude récente menée sur l'océan Pacifique sur le territoire australien, et publiée en octobre 2024. On reproche aux algorithmes de guider inconsciemment les utilisateurs masculins vers des contenus misogynes. Cette sévère critique met en question le fonctionnement de leurs algorithmes, qui assumeraient dès l'origine une tendance sexiste avérée.

Retracer le déroulement de l’étude, c'est toucher du doigt l'envergure de la situation. Quelques acteurs de recherche ont modelé de falsifiés profils masculins âgés de 24 années sur les plateformes Instagram et Facebook. Leur objectif ? Analyser le type de contenu émis par les plateformes sans qu'aucun comportement préalable ne soit décelé par ces dernières.

L'observation des résultats chamboule les retours d'expérience habituels : malgré un absolu désintérêt préalable, la section "Explorer" d'Instagram affiche dans un délai de trois jours des photographies de femmes peu vêtues et des publications humiliantes à leur encontre. Ce comportement suggère l'adoption implicite par les algorithmes d'une orientation sexiste à l'insu des nouveaux utilisateurs.

Les dénégations de Meta et l'omniprésence du sexisme dans l'espace numérique

Lors d'un exposé présenté au Parlement fédéral Australien, Meta assure que ses énigmatiques algorithmes moulent leurs contenus selon les « choix et actions » émis par les utilisateurs. Le groupe défend une approche individualisée du fil d'actualité, folklorisant l'idée de suggestions hautement personnalisées.

Contrastant fortement avec les affirmations du groupe, l'étude illustre une polarisation des contenus sexistes sans aucune indication des aspirations des utilisateurs. Et il ne s'agit nullement du seul fautif... TikTok, YouTube, et bien d'autres réseaux sociaux subissent un foudroyant rappel à l'ordre impliquant la propagation nuisible et sans garde-fous de contenus sexistes.

Le miroir de nos sociétés

Un regard jeté au cœur du phénomène nous mène à une conclusion : les algorithmes remettent en question les valeurs importées de nos sociétés. "Si l'on observe une génération émergeante de jeunes femmes progressistes, nous voyons également l'avènement de gentleman aux attitudes d'un autre temps", voilà les mots d'Anaïs Loubère, connaisseuse des réseaux sociaux.

Conséquemment, Emmanuelle Patry du Social Media Lab livre que « des créateurs lucratifs du web ont assimilé comment capter l'attention de la gente masculine, et manipulent les femmes afin de générer un engagement maximum. Et cette recette provoque une spirale d'interaction parmi les comptes sexistes accueillis à bras ouverts par l'algorithme ».

Ici ne s'arrête point l'aventure. La nécessité d'amener une éducation des utilisateurs, et plus particulièrement de nos jeunes pousses, se fait ressentir, c'est sans compter sur un remodelage de nos algorithmes pour éradiquer la propagation vendue de contenus narcissiques et misogynes. L'aventure consistera à muer ces sites en des espaces offrant respect et inclusivité pour ainsi dompter l'algorithme.