Les voix LGBTQ+ se font entendre à la limite du champ de bataille en Ukraine
Publié le 17/09/2024 à 11:42 - Édité le 17/09/2024 à 11:52Points clés à retenir :
- Une « AutoPride » s'est déroulée le 15 septembre à Kharkiv, en Ukraine.
- 13 voitures décorées aux couleurs de la communauté LGBTQ+ et du drapeau ukrainien ont défilé dans la ville.
- La manifestation était proche de la frontière russo-ukrainienne, une région en conflit.
- La raison de cet événement d’un nouveau genre est une réponse aux défis de sécurité dus à l’invasion russe, et un appel à une nouvelle législation pour les droits LGBTQ+.
- La loi 5488, qui vise à criminaliser les crimes de haine envers la communauté LGBTQ+, fait partie des revendications des militants.
- En dépit des progrès en matière de droits LGBTQ+, le mariage homosexuel demeure toujours illégal en Ukraine.
- Anna Sharygina, l'une des activistes de la Kharkiv Pride, et un membre de l'armée identifié sous le code « Sapsan », militent particulièrement pour cette dernière cause.
Une « AutoPride » originale à Kharkiv
Le 15 septembre, les rues de Kharkiv, ville ukrainienne bordant les terres tintées de conflit avec la Russie, ont résonné du bruit des moteurs plutôt que des habituels pas des participants de la Gay Pride. 13 véhicules, conduits par des membres de la communauté LGBTQ+, parés de drapeaux tant ukrainiens que LGBTQ+, ont navigué dans la cité. C'était une manifestation teintée d'arc-en-ciel et de patriotisme, car le tracé de cette quête aventureuse, a laissé sa marque à seulement 30 km de la frontière russo-ukrainienne.
Cette édition de la Gay Pride de différente nature, baptisée « AutoPride », a été impulsée par l'équipe de Kharkiv Pride, en réponse aux défis de sécurité concomitants à l'invasion russe, et ce, tout en réclamant une avancée législative pour la communauté LGBTQ+.
Les militants réclament l'adoption du projet de loi 5488, une législation souhaitant criminaliser les crimes jugés haineux à l’encontre des personnes témoignant d’une orientation sexuelle ou identité de genre non hétéronormative.
Progression des droits LGBTQ+ et reconnaissance au sein des forces armées
En Ukraine, il semblerait y avoir une évolution dans les mentalités et donc dans les lois depuis quelques temps. Toutefois, le mariage homosexuel reste exclu des options légales de l’Union et l'homosexualité est toujours considérée par une parcelle substantielle de la population comme « non justifiable ».
Les militants de la Kharkiv Pride, à la tête desquels on compte Anna Sharygina, insistent sur l'égale considération des droits individuels, qui passe par la reconnaissance légale de la diversité des orientations sexuelles et de genre. Ces préoccupations tiennent particulièrement au contexte ukrainien singulier où de nombreux membres de la communauté LGBTQ+ servent dans les forces armées.
L’un des défenseurs des droits LGBTQ+ de cette institution militarisée, identifié sous le code « Sapsan », a invité à considérer à leur juste valeur les personnes LGBTQ+ dans l'armée. À travers la marche, Sapsan a souhaité signifier que ceux qui ont choisi de défiler dans cette manifestation honoraient par la même occasion leurs camarades de la première ligne.
Dans ce contexte tendu, comment percevez-vous ces mobilisations LGBTQ+ ? Quel impact peuvent-elles avoir sur la situation ukrainienne et plus largement, la cause LGBTQ+ dans le monde ? 💬🌈
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