Paris 2024 : Imane Khelif, boxeuse algérienne, cible de transphobie après une victoire éclatante
Publié le 06/08/2024 à 15:31 - Édité le 06/08/2024 à 15:37Points clés à retenir :
- à l'Arena de Villepinte, Imane Khelif a remporté un match décisif lors de la huitième finale de boxe féminine (-66 kg), entraînant un déluge de commentaires transphobes sur les réseaux sociaux.
- Des personnalités publiques, sortant de leur prérogative, ont alimenté le discours transphobe, remettant également en question les règles du sport.
- Imane Khelif est une femme, assignée femme à la naissance, et se reconnaît en tant que telle. Elle est donc en droit de participer aux compétitions féminines selon les actuelles règles sportives.
- Des controverses similaires ont déjà entouré la participation d'Imane aux jeux olympiques. Pourtant, aucune concordance n'existe entre le taux de testostérone et les performances sportives, selon Magali Martowicz, responsable des droits humains du CIO.
- Le CIO avait déjà critiqué sa "soudaine" disqualification par l'IBA en 2023, sans suivre de procédure régulière.
- Malgré les remous, la voie reste ouverte pour Imane à Paris 2024 où elle a de grandes chances de mapper sa place d'or.
L'orage après un combat éclair
Lors de la huitième finale de boxe féminine (-66 kg) à l'Arena de Villepinte, se jouait un face-à-face intense dont l'écho résonne désormais au-delà du ring. Angela Carini, l'italienne qui combattait contre l'algérienne Imane Khelif, a reçu un direct au visage et, une poignée de secondes plus tard, a levé le bras en signe d’abandon.
Suites des ces événements, les commentaires, teintés de transphobie et de haine, ont inondé la toile, certains allant jusqu'à mettre en doute le genre d'Imane Khelif. Cependant, Angela Carini s'est exprimée en affirmant qu'elle ne se considérait pas en droit de juger la présence d'Imane Khelif, précisant qu'"il y a une raison" si elle est là.
Des propos transphobes à la remise en question des règles sportives
C'était sans compter sur des personnalités publiques, autoproclamées juges du genre d'Imane Khelif. Non content de la questionner sur son genre, certains, comme Giorgia Meloni la cheffe du gouvernement italien, remettent en question les règles sportives, déclarant que "les athlètes qui ont des caractéristiques génétiques masculines ne devraient pas être admis aux compétitions féminines". L’institution de l’extrême droite Matteo Salvini est également montée au créneau pour contester la présence de la sportive.
Mais pour rétablir la vérité, Imane Khelif est une femme, assignée femme à la naissance et qui se reconnaît comme femme cisgenre et non comme femme transgenre. Elle est en droit de participer, comme toutes celles de son genre, à des compétitions féminines. Cette règle s’appuie sur le passeport de l'athlète, qui confirme son genre et son âge.
La controverse autour de la participation d'Imane aux jeux olympiques n'est pas nouvelle. Déjà, après sa médaille d'argent aux Mondiaux 2022, sa disqualification des Mondiaux 2023 avait créé une onde de choc. Cette exclusion était dite justifiée par des "avantages compétitifs" tels que de hauts niveaux de testostérone. Pourtant, il n'existe aucune concordance dans les études scientifiques qui démontrerait un lien direct entre la testostérone et les performances sportives, selon Magali Martowicz, responsable des droits humains du CIO. Le même comité avait critiqué la "soudaine" éviction d'Imane Khelif par l'IBA, sans aucune procédure régulière.
Malgré les turbulences, la voie reste ouverte pour Imane Khelif, et le ring attend le retour de cette athlète. Les discussions continuent, mais une chose est certaine : sa place aux Jeux de Paris 2024 est déjà marquée d'or.
Votre avis nous importe
Que pensez-vous de la situation de Imane Khelif: une remise en question des critères de sélection sportive ou une simple manifestation de transphobie? 💭 Venez partager vos réflexions et en débattre avec nous! 🎤🌈
Recevez nos articles, nos actualités et nos dossiers toutes les semaines. Restez éveillés ! 🏳️🌈