Les femmes lesbiennes et bisexuelles face à un risque cardiovasculaire accru
Publié le 11/10/2023 à 09:59 - Édité le 11/10/2023 à 10:03Une récente étude publiée dans le Journal of the American Heart Association a mis en lumière des disparités de santé cardiaque au sein de la communauté LGBT+ en France. Menée par Omar Deraz, chercheur à l'Inserm, cette étude est la première à utiliser le Life's Essential 8 de l'American Heart Association pour mesurer la santé cardiovasculaire des personnes lesbiennes, gays et bisexuelles.
Les résultats alarmants chez les femmes
Après avoir ajusté pour des variables comme l'âge, l'histoire familiale de maladies cardiovasculaires et d'autres facteurs sociaux, les chercheurs ont découvert que les femmes lesbiennes et bisexuelles avaient des scores de santé cardiaque inférieurs à ceux des femmes hétérosexuelles. Plus précisément, les femmes lesbiennes avaient des scores plus bas pour une alimentation saine et la pression artérielle, tandis que les femmes bisexuelles avaient des scores plus élevés pour une alimentation saine mais aussi pour l'exposition à la nicotine.
Les hommes gays et bisexuels : une situation contrastée
Contrairement aux femmes, les hommes gays et bisexuels vivant en zones urbaines avaient des scores de santé cardiaque supérieurs à ceux des hommes hétérosexuels. Cependant, ceux vivant en zones rurales avaient des scores inférieurs et étaient moins susceptibles d'atteindre une santé cardiaque idéale.
Barrières à l'accès aux soins
Les populations LGBT+ sont moins susceptibles d'accéder aux soins de santé et plus enclines à retarder le traitement que les adultes hétérosexuels. Omar Deraz souligne la nécessité de reconnaître et de surmonter ces obstacles pour améliorer la santé cardiaque au sein de la communauté LGBT+.
Facteurs psychosociaux
Les populations LGBT+ sont également plus susceptibles de vivre des épisodes de dépression et de tentative de suicide, qui ont été liés à un risque accru de maladies cardiovasculaires. La discrimination et la violence alimentées par les préjugés, ainsi que les stress sociaux accrus, peuvent également conduire à des comportements d'adaptation malsains, tels que l'augmentation de la consommation d'alcool, le tabagisme et un mode de vie sédentaire.
Ce qu'il faut reternir : cette étude met en lumière la nécessité d'une prise de conscience et d'une action ciblée pour aborder les disparités en matière de santé cardiaque au sein de la communauté LGBT+. Les chercheurs appellent à une meilleure reconnaissance et compréhension des expériences uniques de toutes les personnes et populations, y compris les minorités sexuelles, pour pleinement aborder la discrimination et les disparités qui impactent la santé.
Recevez nos articles, nos actualités et nos dossiers toutes les semaines. Restez éveillés ! 🏳️🌈